Les SwissLeaks squattent les unes des médias depuis quelques jours. Les révélations du magistrat niçois Eric de Montgolfier écornent, cependant, le crédit des listes de personnalités disposant de comptes secrets en Suisse. Le fait est que ces révélations ne font que confirmer les informations circulant sur la place bancaire française depuis quelques jours.Ainsi, une source au fait du dossier nous explique que le dossier de la HSBC Private Bank de Genève est entre les mains des autorités françaises depuis de nombreuses années. Nos sources expliquent que les fichiers de la HSBC Private Bank de Genève ont fuité lorsqu'un informaticien de la banque, Hervé Falciani, a tenté de les céder, grâce à l'entremise de l'une de ses amies, à une banque libanaise. Tentative avortée, lorsque celui-ci a fait l'objet d'un mandat d'arrêt lancé par la Suisse pour violation du secret bancaire. Et c'est dans ce contexte justement que les fichiers de la HSBC ont atterri sur le bureau d'Eric de Montgolfier à Nice.Nos sources confirment ainsi le propos du magistrat français qui affirmait, il y a quelques jours au magazine Le Point, que le dossier HSBC était connu des autorités françaises depuis 2009. On nous explique ainsi que le scandale aurait pu éclater du temps où Eric Woerth, célèbre aujourd'hui pour son implication dans l'affaire Bettencourt, était encore ministre du Budget. Or, les dossiers ont été transférés au ministère français de la Justice en 2010. Nos sources affirment ainsi que l'affaire a été étouffée et que les listes ont été modifiées et lestées de nombreux noms. Mieux, certains comptes représentant des accumulations de stocks financiers ont été clos et pour le cas des avoirs français rapatriés.Qui Paris protège-t-il 'Des interrogations demeurent cependant quant à l'affaire HSBC : pourquoi le scandale resurgit aujourd'hui et quelles sont les personnalités qu'on a jugé bon de protéger en les retirant des listes remises aux médias ' Notre source explique qu'il fut un temps où la banque usait de cinq filtres commerciaux pour le choix des opérations et de sa clientèle.Cependant, depuis 2012, la banque a dû revoir sa copie en ajoutant un filtre ayant un lien avec la criminalité financière. En effet, HSBC qui a absorbé une banque mexicaine servant de circuit de blanchiment à l'argent des narcotrafiquants a été mise en cause par les autorités américaines. Ayant payé une amende de 1,9 milliard de dollars, HSBC est depuis mise à l'épreuve, auquel cas, elle risquerait de perdre son agrément pour les opérations sur le territoire américain et perdre ainsi 50% de sa capitalisation.Plus récemment, HSBC a été pointée du doigt pour vente abusive de produits financiers ainsi dans le cadre du scandale Libor, et accusée de manipulation du marché des changes. Notre source affirme pourtant qu'il ne serait pas étonnant que les HSBC Leaks ne soient au final le fruit d'une manipulation politico-financière. Une affaire franco-française fomentée par des autorités qui ont réagi après qu'une banque française, BNP Parisbas en l'occurrence, ait dû payer une amende record de 9 milliards de dollars aux Etats-Unis pour avoir violé l'embargo contre Cuba.Ceci d'autant que la liste publiée par les média n'évoque que très rarement les noms de politiques, lesquels ont eu toute la latitude de faire disparaître leurs traces tabula rasa. Il est donc fort à parier que les noms et les nationalités de ces derniers ne risquent pas de transparaître.
Posté Le : 22/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Roumadi Melissa
Source : www.elwatan.com