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HSBC Private Bank assure avoir changé son modèle d'affaire en 2008 et s'être séparée de ses clients douteux. Elle réagit ainsi à la publication dimanche et lundi de l'enquête "Swissleaks" qui donne une image peu reluisante des activités passées de la banque genevoise.Le directeur général (CEO) Franco Morra fait amende honorable, mais généralise ces agissements à l'ensemble du secteur bancaire suisse.Evadés fiscaux, politiciens sulfureux, voire criminels désireux de blanchir leur argent: les documents volés par l'informaticien Hervé Falciani et épluchés par 140 journalistes internationaux jettent une lumière crue sur les activités présumées de HSBC Private Bank avant 2008. Certains banquiers de l'établissement apparaissent comme arrangeants, du moins au courant des activités illicites de leurs clients.Cette série d'enquêtes dénommée "Swissleaks" a été rendue possible par la transmission par les autorités françaises de données de quelque 106'000 clients de HSBC PB au quotidien "Le Monde", qui lui-même a fait appel au Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ). En Suisse, "Le Temps", "L'Hebdo" et "Le Matin Dimanche" ont notamment pris part à ces enquêtes. Les informations portent sur la période entre 2005 et 2007.Environ 180 milliards de dollars auraient transité sur des comptes entre 2006 et 2007 pour échapper à l'impôt, pour blanchir de l'argent ou financer le terrorisme."Le Temps" révèle, entre autres, que 98% des clients français de la banque genevoise étaient non déclarés. Les noms de certains clients célèbres sont également mis au jour. L'établissement genevois comptait parmi ses détenteurs de compte des proches du président syrien Bachar Al-Assad, le beau-frère de l'ancien président tunisien Ben Ali ou des anciens ministres égyptien ou haïtien. Ces personnes ont été mêlées à des affaires de corruption ou de détournement de fonds."L'Hebdo" annonce de nouvelles révélations dans son édition du 12 février. L'hebdomadaire racontera comment la banque genevoise a servi de "base arrière" à des "dealers d'ecstasy d'Atlanta et un marchand d'armes israélien". "Le Matin Dimanche" souligne que les données ont été déclarées authentiques lors d'une enquête menée par la police judiciaire fédérale. Des "manquements" reconnusEn guise de réaction, HSBC Private Bank reconnaît des "manquements" mais souligne avoir entamé une "transformation radicale" dès 2008 afin d'éviter que ses services "soient utilisés pour l'évasion fiscale ou pour du blanchiment d'argent"."Nous n'avons pas d'appétit pour les affaires avec des clients ou des clients potentiels qui ne respectent pas nos normes de conformité de criminalité financière", a indiqué M. Morra dans une prise de position écrite envoyée. Ce dernier estime toutefois que "le vieux modèle d'affaires des banques suisses n'est plus acceptable".L'établissement a également publié un document, dans lequel il explique avoir poussé les clients douteux vers la sortie. Un virage qui a entraîné une baisse drastique du nombre de comptes, qui ont passé à 10'343 actuellement, contre 30 412 en 2007.Cela représente une baisse de quelque 70%. La masse sous gestion a fondu à 68 milliards de dollars de 118,4 milliards.Pour HSBC Private Bank, la situation dépeinte par Swissleaks sont une conséquence de la reprise en 1999 de Republic National Bank of New York et de Safra Republic Holdings. Ces deux établissements avaient une "culture différente" de l'acquéreur HSBC. Les activités de banque privée en Suisse ont été acquis principalement via cette transaction, affirme l'établissement. Histoire ancienne, pour l'ASBDe son côté, l'Association suisse des banquiers (ASB) ne commente pas directement les cas mais rappelle que les "exemples colportés appartiennent au passé". Pour l'ASB, le secteur a entamé une mue depuis près de dix ans. Les banques "revendiquent une stratégie de conformité fiscale de la place financière suisse", selon la faîtière qui rappelle les efforts fournis en matière de conformité fiscale, notamment via FATCA ou le programme de régularisation fiscale américain.L'autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) rappelle lundi qu'elle avait infligé un blâme à HSBC PB "en raison des insuffisances au niveau de son organisation interne et du contrôle de ses activités informatiques". Elle avait communiqué à ce sujet en février 2012. L'établissement genevois s'était vu interdire d'accepter de nouveaux clients PEP (personne exposée politiquement) pour une période déterminée. La Finma avait lancé deux enquêtes après le vol de données par Hervé Falciani. Ces procédures sont aujourd'hui terminées.Le porte-parole de la Finma souligne que HSBC Private Bank n'est pas la seule à avoir été épinglée pour des manquements à "l'ordre légal" en matière de blanchiment d'argent. "Une poignée de cas" ont été constatés "ces dernières années", selon Tobias Lux.




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