Algérie

HRW dénonce « l'acharnement » des autorités



Les critiques sur le régime de Ben Ali coulent à flots. Après les dirigeants du Parti démocratique progressiste tunisien qui ont dénoncé, il y a quelques jours, « un climat politique verrouillé », c'est au tour de l'organisation de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW), de publier, hier, un rapport accablant sur la situation des droits de l'homme dans ce pays. HRW dénonce « l'acharnement » des autorités tunisiennes contre d'anciens prisonniers politiques, maintenus sous pression et harcelés après leur libération. Intitulé « Une prison élargie : la répression des anciens prisonniers politiques en Tunisie », ce rapport, dont certains extraits ont été répercutés par l'AFP, passe en revue toute une série de mesures arbitraires imposées aux anciens détenus, telles la surveillance étroite de leurs faits et gestes, la privation de passeport ou encore des restrictions à leur liberté de circulation. « Quand la Tunisie libère des prisonniers politiques, elle leur fait vivre une vie de prisonniers à l'air libre par un cocktail de surveillance, de menaces et de restrictions », affirme Sarah Leah Whitson, responsable du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord à HRW.Celle-ci regrette le fait que « le gouvernement empêche les anciens prisonniers de mener une vie normale ».Selon HRW, nombre de ces mesures semblent être imposées en fonction des caprices de fonctionnaires zélés, et ce, sans base légale. D'anciens prisonniers, placés ou non sous contrôle administratif, ont attendu parfois jusqu'à dix ans pour obtenir une réponse à leur demande de passeport, essuyant parfois un refus malgré un recours favorable auprès d'un tribunal administratif. Pour HWR, ce harcèlement est tel que les anciens prisonniers trouvent difficilement un emploi et deviennent des parias sociaux. HRW exhorte Tunis à respecter leurs droits et lui demande notamment de garantir le respect des décisions des tribunaux administratifs, d'établir un mécanisme d'examen des plaintes d'anciens prisonniers et de tenir pour responsables les agents de police qui se livrent à des abus. L'ONG demande en particulier que soit fournie à tous les anciens prisonniers une description écrite des éventuelles restrictions qui leur sont imposées, conformément à la loi tunisienne, pour leur permettre par ailleurs le libre exercice de leurs droits.Cela dit, les dirigeants du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale en Tunisie) ont dénoncé la semaine dernière « un climat politique verrouillé qui n'est pas propice à la participation aux élections municipales », accusant le gouvernement tunisien « d'ignorer l'exigence de réformes impératives ». Ils avaient affirmé que « la détérioration de la vie politique et la violation des droits et des libertés les plus fondamentaux (...) ne peuvent pas réunir les conditions sérieuses pour une concurrence loyale lors des élections municipales prochaines ».Ce qui a fait réagir le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, samedi dernier qui a dénoncé « des accusations gratuites et sans fondements de professionnels de la suspicion », en prévision du scrutin municipal de mai. Mais, selon des observateurs, un climat de terreur s'abat sur les militants des droits de l'homme et de l'opposition ainsi que sur les journalistes en Tunisie. Quelques jours après sa réélection pour un cinquième mandat, Ben Ali avait jeté en prison le journaliste Taoufik Ben Brik'


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