Algérie

Houria Amar Bekada, Journaliste



Houria Amar Bekada, Journaliste
L'Echo d'Oran du Samedi 30.01.2010 Page 15 Culture

Houria Amar Bekada :

Un modèle pour les jeunes.
Journaliste à Radio Ain Temouchent

C’est une jeune fille à la personnalité timide dans le fond, mais qui vous accueille soit avec un sourire, soit avec une poignée de mains. Mais qu’importe la manière, elle saura vous mettre à l’aise. Etre journaliste ne fut pas son ambition dès son enfance: elle voulait être médecin. Houria Amar Bekada, puisque c’est d’elle s’agit, n’avait que22 ans quand elle décrocha, en2006, sa licence de l’information et de la communication à l’université d’Oran/Es-Sénia.

Mais la désillusion est aussitôt au rendez vous, car que faire à cet âge-là, en dépit du diplôme en poche ? Le monde de la presse reste pour elle une énorme citadelle, imprenable, tant les habitudes sont très collégiales et difficiles à franchir. Il est vrai que durant son stage de fin d’études, sa petite expérience au sein du quotidien «La voix de l’Oranie» n’était pas pour susciter un véritable engouement professionnel.«On m’avait confié la rubrique ‘Faits divers’ et je me retrouvais souvent à la morgue de l’hôpital pour glaner quelques informations».

La galère commençait déjà pour elle ! Originaire de Oulhaça, de parents modestes résidant à Béni-Saf, Houria, comme la plupart des jeunes, trouvera un petit poste de gratte-papier au niveau de la Maison de la culture. En fait, cette jolie petite ville côtière n’arrivera pas à altérer l’ambition grandissante de vouloir écrire, notamment pour les jeunes. Etant elle-même de cette catégorie, Houria nous avoue estimer les jeunes et les comprendre plus que quiconque. Et c’est souvent face aux déceptions et aux multiples difficultés qu’elle a rencontrées sur son chemin, qu’elle trouve aujourd’hui les sujets, les thèmes pour ses divers reportages.

Les miracles étant rares, la wilaya d’Aïn Témouchent a bénéficié d’un projet d’une radio locale en 2008, une opportunité qu’elle ne devait en aucun cas rater. Houria participe avec succès au concours de recrutement et se retrouve du coup, journaliste au sein d’une jeune et sympathique équipe rédactionnelle sous la houlette d’un professionnel, M. Amine Bedjaoui. Pour elle, tous les espoirs sont désormais permis. Avec un bon niveau d’enseignement et surtout un atout majeur, une voix chaude et radiophonique, Houria s’imposera très rapidement dans la maîtrise de son nouveau métier.

Elle fera très vite ses preuves dans la rédaction d’articles divers et la participation en direct à des émissions ayant pour sujet l’actualité de la région. Très rapidement, les techniques d’interviews, les reportages, l’antenne en direct ainsi que la bande magnétique, le montage et le mixage n’auront plus aucun secret pour elle. Ces progrès confirmeront rapidement sa carrière. Houria apprend très vite à écrire comme on parle. C’est vrai, lorsque l’on écrit pour la radio, la première étape consiste à se défaire des automatismes littéraires, acquis avec l’écriture et la lecture, pour retrouver le registre de l’oralité. Aujourd’hui, elle présente et anime une émission hebdomadaire interactive très appréciée par les auditeurs, intitulée «El mouwaten wel messoul» (Le citoyen et le responsable), où les directeurs exécutifs de chaque secteur sont invités pour présenter leurs actions et répondre aux préoccupations des citoyens.

Faire passer une morale à l’antenne, n’est pas son but, mais sensibiliser et participer au développement de sa wilaya et du pays restent ses principales priorités. En écoutant ses reportages ou son émission, on est impressionné par l’aisance et la maîtrise du sujet qu’elle traite. Perfectionniste, les détails sont pour elle importants pour illustrer tous les dossiers qui passent à l’antenne. Elle comprend qu’on est journaliste 24h/24 et que la première source d’informations, c’est le journaliste lui même, sa curiosité naturelle, son indispensable carnet d’adresses, ses contacts et surtout ses propres confrères et consœurs de la rédaction.

En fait, ce qui est important pour Houria, c’est le plaisir qu’ont ses auditeurs à l’écouter. Du coup, elle doit sans cesse travailler, avec plus de rigueur, pour rendre meilleur ce qu’elle fait déjà très bien. Originale et débordante d’énergie, elle aime surprendre l’auditeur «pour sortir de la routine», dit-elle. La radio étant synonyme de constance permanente, cela nécessite quotidiennement des sacrifices énormes et beaucoup d’abnégation.

Mohamed Réda


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