Algérie - Revue de Presse

HOUARI BOUMEDIENE L’ami et le défenseur des pauvres (2e partie)



HOUARI BOUMEDIENE L’ami et le défenseur des pauvres (2e partie)
Publié le 14.02.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie

Par Anissa Boumediene, avocate et chercheure universitaire

Un seul condamné parvint à s’échapper. Mohamed Braham, condamné pour avoir été assesseur au bureau du comité AML, saute du camion sur la route de Millesomo, le 12 mai. Prévenu, le commissaire Tocquard décida d’en faire un exemple effrayant. Il fait arrêter le frère de Mohamed Braham qui était un agent des renseignements généraux, apprécié de ses supérieurs, et le fait fusiller à la place de son frère.

Tous ces miliciens qui étaient des enseignants, des ouvriers, des médecins, des employés n’ont jamais fait preuve de résistance à fusiller. Dès le 10 mai au matin, ils durent fusiller, dans la cour de la prison, les responsables du comité AML, et le peloton avait été pris dans leurs rangs. Le 12 mai, une exécution publique dans le village de Villars (Oued Cheham - Souk Ahras) en présence du sous-préfet Achiary, de l’administrateur, du conseiller général et du capitaine de gendarmerie avait confirmé leurs pouvoirs d’exception. Le lendemain, le préfet Destrade-Carbonnel et le général Duval, arrivés de Constantine, avaient passé en revue la milice. «Je vous couvre entièrement, même si vous faites des bêtises», s’était exclamé le préfet.

Les notables affichaient leur soutien, comme Marcel Lavie, le délégué financier, qui prêtait ses camions à la milice d’Héliopolis où il résidait, pour transporter les suspects de la prison du village au lieu d’exécution. Il prêtait aussi les prisonniers de guerre italiens employés dans sa minotterie. Il lui arrivait de fusiller avec les miliciens lorsque l’exécution se faisait sur les terres de sa commune.

Les condamnés étaient exécutés parfois sans avoir été déliés, alignés le long du bas-côté de la route. Il arrivait que le commissaire Tocquard se joignit à eux pour fusiller.

Les cadavres étaient tantôt brûlés, tantôt exposés sur le sol ou dans un fossé. Un corps resta pendu sous le pont d’Héliopolis. Selon l’adjudant-chef des gendarmes, 2 500 suspects avaient été arrêtés, parfois pendus sur-le-champ. A une exception près, aucun corps ne fut abandonné en ville.

Le 15 mai, l’arrivée à Guelma du 92e goum marocain, commandé par le colonel Schmidt, n’avait pas interrompu les exécutions. Cantonné à l’extérieur de Guelma, il avait pour ordre de réduire les ultimes «zones insurgées» qui se trouvaient dans le djebel Mahouna, au sud de la ville et sur les hauteurs qui dominaient la route de Sedrata au sud-est. Le 30 mai, les opérations terminées, le goum était de retour à Guelma. Un rapport du colonel signalait alors la découverte depuis le 26 mai de nombreux cadavres de musulmans autour de la ville. «Ces meurtres, avait écrit le colonel, ne sont pas le fait de troupes, mais de détachement de civils armés.» Débutées le 10 mai, les exécutions sur décision du tribunal par la milice de Guelma durèrent jusqu’au début juin. Pendant environ trois semaines, la milice avait fusillé à un rythme qui atteignit vite soixante exécutions par jour. Il faut ajouter à ce nombre celui des exécutions sommaires. Les premières étaient intervenues dans la nuit du 11 au 12 mai dans la partie nord-est de Guelma appelée «La ville arabe» et dans le bidonville logé près du rempart qui la bordait. Il faut savoir que le commissariat de police, la sous-préfecture et la prison étaient enclavés dans «La ville arabe».

Le bilan exact des exécutions sommaires relevant de miliciens était encore plus difficile à dresser. Passée la nuit du 11 au 12 mai, elles eurent lieu hors de Guelma, comme les exécutions judiciaires. Achiary et le comité directeur de la milice avaient donné pour consigne d’éviter le désordre en ville. Les miliciens y arrêtaient, mais exécutaient hors du rempart.

Il y eut également de nombreuses exécutions commises par des groupes d’Européens, parcourant la plaine et les forêts. Un rapport du colonel Schmidt les évoquait en citant l’un de ses chefs de bataillon, Hubien, qui écrivait :
«Des équipes de tueurs composées de Français, d’étrangers et même de prisonniers italiens se sont promenées dans le pays, tuant bestialement sans contrôle, ni jugement, et par centaines, tous les indigènes qui se présentaient devant eux.»

Une trace des exécutions sommaires avait été laissée par les 309 fiches de police judiciaire dressées de l’été 1945 au 9 janvier 1948 sous la direction du commissaire Bergé, promu divisionnaire pour permettre l’instruction des plaintes déposées par les familles, ainsi que l’avait demandé le ministre de l’Intérieur.

Les fiches ne mentionnaient jamais le tribunal de salut public et les plaintes étaient adressées pour deux tiers au gouverneur général et au général commandant la division de Constantine, et pour un tiers au procureur de Guelma. Les mis en cause étaient identifiés par leur nom, leur qualité de milicien, accompagnés souvent par les noms et qualités de gendarme, de garde-champêtre ou de maire, parfois de riches colons.
«Bien des familles n’ont pas porté plainte, précisait le commissaire Bergé. Prises isolément, ces plaintes ont peu de valeur et peu de poids. Il serait facile de clore chaque dossier par un non-lieu... Mais quand on considère ces plaintes dans leur ensemble, on constate qu’elles s’épaulent, qu’elles se complètent et que leur masse constitue un lourd réquisitoire.»

Les fiches portaient aussi sur 38 actes de pillage, 72 vols commis en bande et 30 incendies criminels. Ils concernaient aussi bien le bétail que les instruments agricoles, les véhicules, le mobilier, l’argent liquide et les bijoux. L’incendie venait souvent conclure le pillage. La grande majorité des meurtres, crimes et délits était survenue dans les villages ou à la campagne.

La disparition avait pu être immédiate, beaucoup de cadavres ayant été incinérés sur-le-champ. Quand la fuite avait sauvé les femmes et les enfants, la plupart n’avaient pas survécu aux «opérations de police» lancées par l’armée ou à la traque menée par des groupes de miliciens.

Ils formaient alors «le gros des cadavres qui avaient pourri ou s’étaient desséchés anonymement dans les lits d’oued». Et pourtant, Achiary avait réussi à persuader le général Duval que «les insurgés» musulmans disposaient de 2 000 à 3 000 fusils de guerre et d’armes automatiques, ce qui était totalement faux. En région de Guelma, un peloton de half-tracks et un groupe de mitrailleurs en camions étaient arrivés de Tunisie suivis par un détachement de 250 hommes. Persuadée d’affronter une insurrection générale, l’armée avait perdu son sang froid et ne le retrouve pas. Elle paraissait ne pas voir que ces prétendus «rebelles» n’avaient pas d’armes. La haine d’Achiary envers les Algériens ne se départira pas, puisque, dès le début de la guerre d’Algérie, il mettait au point l’attentat de la rue de Thèbes à La Casbah qui faisait une centaine de morts et de blessés.

Mohamed Boukharouba était résolu à partir à Constantine pour étudier. Deux instituts s’offraient au choix : celui d’El-Kettani et celui du Cheïkh Abd-El-Hamid Benbadis. Avec son camarade Mohamed-Salah Chirouf, il décida après inspection et réflexion de s’inscrire dans le premier pour l’année 1948-1949 ; celui-ci avait l’avantage d’être soutenu par le PPA.

Le rêve du jeune Boukharouba à cette époque était de rejoindre Le Caire, d’étudier à la célèbre université d’Al-Azhar et d’en sortir professeur (âlim). En attendant, il étudiait à la Koulia Kittania dont le cycle complet de l’enseignement était alors de quatre années et où les matières enseignées étaient le Coran, le hadith, le droit musulman, la théologie, la grammaire, la littérature, l’histoire, la géographie, l’arithmétique, etc. Le français y était également enseigné. L’institut avait été ouvert, suivant les archives, en octobre 1946 dans un «immeuble domanial sis place Negrier».(14)

Les deux étudiants trouvèrent à se loger dans un immeuble familial appartenant au Docteur Bendjelloul, qui déclarait, lors du débat sur l’Algérie à l’Assemblée en juillet 1945 :
«J’ai vu à Guelma un bataillon de tabors marocain razzier un douar et exhiber insolemment son butin, il descendait de la montagne et empruntait la route nationale de Constantine à Guelma, poussant devant lui son butin sur sept kilomètres de route nationale que j’ai mis trois quarts d’heure à franchir en automobile, ce n’était qu’un immense et incalculable troupeau de moutons évalué de 12 000 à 15 000 têtes, poussé par des centaines de bergers sous la garde des soldats armés et montés.

Ensuite, derrière venait un gros convoi de bovins évalué de 1 500 à 2 000 bêtes. Tous les soldats étaient armés et montés sur des chevaux, et ils traînaient derrière eux d’autres bêtes de somme tenues en laisse. Toutes ces bêtes étaient chargées de tapis, de bijoux, de plateaux de cuivre ou de bois, de coffrets, de valises. Des chapelets constitués par des colliers d’argent, des bracelets de prix, en argent ou en or étaient attachés à leurs selles auxquelles pendaient également toutes les volailles des douars qu’ils avait razziés.»(15)

Le jeune Boukharouba ne manquait pas de fréquenter les réunions du MTLD et il était décidé coûte que coûte à rejoindre Le Caire après deux années scolaires ; ce qui l’ancrait vraiment dans ce projet, c’était le carnet d’un parent qui avait accompli ce voyage à pied et qui y avait consigné tous les noms des villes parcourues. A l’automne 1950, il avait convaincu Chirouf et deux autres étudiants de l’accompagner dans ce voyage ; ils décidèrent de se scinder en deux groupes. Ils avaient très peu d’argent, pas de passeport, seulement des cartes d’identité et des cartes scolaires.

A Tébessa, un militant du MTLD les accueillit et leur donna l’hospitalité pendant 2 ou 3 jours. Puis comme leur hôte leur avait recommandé d’aller à Gabès et de prendre contact avec un Tunisien qui avait un gros commerce qui les invita également. Mais à Benghazi, le second groupe décida d’arrêter le voyage.

Si Mohamed aurait préféré mourir plutôt que s’en retourner et rester sur un échec. Signalons au passage que jamais le futur Boumediene ne s’est inscrit à la Zitouna, comme le prétendent certains : une erreur ou un mensonge de plus ! Leurs parents qui n’avaient pas été prévenus entreprirent des recherches qui toutes échouèrent.

Il fallait un courage et une volonté extraordinaires pour parcourir à pied 4 500 kilomètres en privilégiant de passer par le désert pour éviter le contrôle de la police. Lorsque les jeunes gens arrivèrent au Caire en février 1952, Mohamed écrivit à son père pour lui dire qu’il s’était inscrit à l’université d’El-Azhar.(16)

Le président Boumediene se souviendra toujours de son parcours d’étudiant en Egypte, en ne mangeant pas à sa faim, à se contenter d’une simple assiette de fèves, de ne pas pouvoir s’acheter les livres nécessaires.

Aussi, devenu Président, il voulait que tous les étudiants aient une bourse convenable (en 1978, 1 dinar valait 1 franc français et vingt centimes), il voulait que tous les étudiants puissent continuer leurs études, aussi bien les filles que les garçons. Je me souviens que lors des réceptions où il avait des étudiants, lui, si frugal, les invitait à se servir au buffet. «Mangez, mangez», leur disait-il en souriant.

Le nom de Houari Boumediene est indéfectiblement lié à l’âge d’or d’une Algérie nouvellement indépendante dont la voix était écoutée et respectée dans l’arène internationale pour ses réalisations tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Cet âge d’or était concrétisé sur le plan intérieur par une totale sécurité, par la diminution conséquente du chômage, par une monnaie forte, un taux de croissance de 11,5%, la multiplication des écoles, des lycées, des universités, sans oublier celle des maisons de culture, la production de séries avec de brillants acteurs, de films aussi dont certains reçurent des prix (en France, au Festival de Cannes pour Les années de braise) et aux Etats-Unis (2 oscars : l’un du meilleur film étranger pour Z entièrement produit par l’Algérie et l’autre pour le montage de Z qui avait été tourné à Alger). Il ne faut pas oublier le 1er Festival culturel panafricain avec des vedettes comme Myriam Makéba ou Nina Simone, qui s’était tenu à Alger du 21 juillet au 1er août 1969 et que la revue Maghreb-Machrek qualifiait de «très belle manifestation culturelle» en précisant : «L’organisation générale, la réception des participants et la volonté de mettre toutes ces richesses culturelles à la portée de tous fut certainement une réussite.» La revue constatait : «Ce qui a frappé tout le monde d’une façon particulière, c’est qu’un effort avait été fait pour que le festival soit vraiment populaire. Le petit peuple avait la possibilité d’envahir — il ne s’en priva pas — le stade des Annassers, la place du 1er-Mai, place de la Grande-Poste et la place des Martyrs où avaient été installés des podiums pour assister aux spectacles de danses et de ballets. Jusqu’à minuit, on vit ainsi tous les jours des familles entières des quartiers populaires, massées sur les places, attentives, éblouies, décontractées, buvant littéralement ces danses d’un autre monde ou de l’Algérie.»(16) Il n’était pas question pour Boumediene d’oublier les gens humbles, les défavorisés.

L’œuvre de Boumediene fut immense, car elle touchait tous les domaines : militaire, industriel, agricole, culturel ; cette œuvre que, malheureusement pour l’Algérie, ses successeurs s’employèrent à détruire en amenant le chômage et le terrorisme avec la bénédiction des pouvoirs et des médias étrangers qui redoutaient qu’une Algérie développée constituât un exemple fâcheux pour les autres pays du tiers-monde, là où se trouvent la plupart des richesses naturelles, si précieuses et si utiles à ceux qui en manquent.

Si Boumediene a voulu le pouvoir, ce n’était pas pour lui-même ni pour flatter son égo, non, c’était pour se donner les moyens d’appliquer une politique qui permette à l’Algérie de sortir du sous-développement dans lequel elle se trouvait en 1962. Le président Boumediene mettait tout son honneur et sa fierté à entreprendre et réaliser ce que le pouvoir colonial avait omis de faire, mais la tâche était gigantesque. En effet, l’éthnologue et sociologue bien connu Germaine Tillon, envoyée par le gouvernement français en Algérie, a fort bien analysé la situation de l’Algérie à l’époque coloniale dans un livre intitulé L’Afrique bascule vers l’avenir : l’Algérie en 1957 et autres textes. Parlant des Algériens, elle écrit : «Je les ai quittés dans la dernière semaine de mai 1940, quand je les ai retrouvés entre décembre 1954 et mars 1955, j’ai été atterrée par le changement survenu chez eux en moins de quinze ans et que je ne puis exprimer que par ce mot : ‘’Clochardisation’’.» Elle poursuit : «La société rurale algérienne glisse en toboggan vers une classe sociale qu’on peut appeler “la classe clochard” car elle ne correspond ni à un prolétariat ni même à un sous-prolétariat.»

Elle dépeignait avec compassion «la situation dramatique des masses rurales qui constituent l’écrasante majorité du peuple algérien, étant donné qu’il n’existe alors qu’un nombre très limité d’industries légères et que l’industrie lourde fait défaut».

En ce qui concernait l’éducation, elle écrivait : «En 1955, 1 683 000 enfants algériens d’âge scolaire n’ont pas eu de place dans les écoles... Cela signifie que les populations correspondantes (environ 7 millions d’êtres humains) sont abandonnées, c’est-à-dire privées des chances de vivre un jour dans des conditions normales.»

A la mort du président Boumediene, la revue Pétrole et gaz arabes qui avait suivi de près, au fil des années, toutes les réalisations de l’Algérie indépendante dressait en ces termes l’inventaire de ce qu’elle nommait «L’héritage pétrolier de Boumediene» : «L’émotion suscitée en Algérie et dans le monde par la disparition du président Houari Boumediene témoigne de la haute stature de l’homme d’Etat qui, pendant la révolution algérienne de 1954 à 1962, puis comme chef d’Etat de 1965 à 1978, a forgé l’Algérie moderne et joué un rôle de premier plan dans les affaires économiques et politiques internationales.

Les efforts soutenus déployés par le leader disparu ont permis à l’Algérie de se doter d’institutions politiques représentatives et stables, de récupérer ses droits de souveraineté sur l’inégalité de ses richesses naturelles et de son appareil de production et de jeter les bases de son industrialisation et de son développement économique et social. Parallèlement aux mesures prises au pas de course pour arracher son pays au vide politique et à l’exploitation étrangère légués par 132 ans de domination coloniale, Houari Boumediene a été une des principales figures de proue de la lutte engagée par les pays du tiers-monde pour parachever leur émancipation politique et rééquilibrer leurs relations économiques avec les pays industrialisés. C’est notamment sur son initiative, alors qu’il était le président du groupe des non-alignés, que l’Assemblée générale des Nations unies s’est réunie en avril 1974 en session extraordinaire pour discuter du problème du pétrole et des matières premières et de l’instauration d’un nouvel ordre économique international.»(17)

C’est à cette occasion que la langue arabe entra pour la première fois à l’ONU, sur décision du Président Boumediene.

Ce qui était remarquable chez Boumediene, c’était sa fidélité aux principes qu’il énonçait et qu’il appliquera après sa prise de pouvoir. Ainsi trois jours avant que s’ouvrent les négociations aboutissant aux Accords d’Evian, il adressait en sa qualité de chef de l’état-major général aux unités de l’armée, une directive de quatre pages portant la date du 8 février 1962. L’étude de cette directive est d’autant plus intéressante qu’elle démontre clairement que Houari Boumediene pensait déjà à cette époque à la nécessité de nationaliser les hydrocarbures pour accroître les ressources financières de l’Algérie et ce, avant même que le programme de Tripoli ait été élaboré, tout comme il pensait à la nationalisation des banques, sans quoi, celles-ci pouvaient refuser d’investir dans des projets comme El-Hadjar.

«De toute évidence, précisait la directive du chef de l’état-major général, l’indépendance ne saurait être qu’un moyen pour affronter la grande bataille non pas de la simple reconstruction mais plutôt de l’édification du pays sur des assises politiques, économiques et sociales répondant aux aspirations légitimes du peuple algérien. Il ne faut à aucun moment dissocier la politique de l’économique et du social...

Il précisait : «Il nous faut une conscience nationale exigeante et ambitieuse sans cesser d’être réaliste. Les hommes ne valent pour nous que ce que valent les principes auxquels ils s’identifient... Ayant à ce jour partagé le sort des pays sous-développés, nous devons contribuer avec eux à la liquidation du colonialisme sous toutes ses formes et du néocolonalisme qui prend chaque jour des aspects plus nuancés.»

Evoquant dans cette directive l’Armée de libération nationale, il écrivait : «L’ALN dont le rôle deviendra plus important demain et plus sacré. Il faut coûte que coûte lui éviter de devenir une armée inutile et parasitaire, un instrument docile entre les mains d’aventuriers de toute sorte. L’ALN pour rester fidèle à sa mission initiale est et doit rester la garantie principale de la réalisation des objectifs révolutionnaires.»(18)

Et Boumediene de préciser : «Nous ne sommes pas simplement en quête d’un drapeau, d’un Exécutif algérien et d’un hymne national.» Car si les dirigeants du GPRA sont obnubilés par le seul terme d’indépendance, sans se préoccuper plus avant de son contenu, le haut degré de maturité politique de ce jeune colonel âgé de trente ans seulement lui a fait saisir que l’indépendance n’est qu’un mot vide de sens, si elle ne s’assortit pas de l’indépendance économique.

Mais toutes les inquiétudes de Houari Boumediene quant au contenu des Accords d’Evian se trouvèrent justifiées du fait des insuffisances notoires des négociateurs algériens face à des adversaires redoutables ; l’Algérie se retrouva fortement endettée vis-à-vis de la France ; elle n’avait pas non plus la propriété de son gaz et elle héritait du code pétrolier de1958, profondément remanié en vue d’affaiblir considérablement les prérogatives du futur Etat algérien et en augmentant de manière conséquente les droits des sociétés concessionnaires françaises à un point tel que la réglementation pétrolière de l’Algérie indépendante se trouvait en totale contradiction avec les législations pétrolières communément appliquées dans le monde.

De plus, les Accords d’Evian reconnaissaient à la France la base de Mars-el-Kebir pour une durée de quinze ans renouvelable (son contrôle devait être entièrement français et aucun bateau algérien ne pourrait y pénétrer). La France gardait trois bases dans le Sahara avec possibilité de procéder à des expériences atomiques pendant cinq ans.

Le général de Gaulle pouvait s’exclamer sur un ton triomphant : «Il s’y trouve tout ce que nous avons voulu qu’il y soit.» (19)

Lui faisant écho, le programme de Tripoli, adopté en juin 1962, par les membres du CNRA (Conseil national de la révolution algérienne) constatait que :
«Les Accords d’Evian constituent pour le gouvernement français une plateforme colonialiste qu’il s’apprête à utiliser pour asseoir et améliorer une nouvelle forme de domination... La coopération telle qu’elle ressort des Accords implique le maintien des liens de dépendance dans les domaines économique et culturel.»(20)

Le général de Gaulle qui se félicite du progrès économique et social de la France réalisé sous sa houlette cite parmi les facteurs de la prospérité retrouvée après la guerre algérienne : «Les hydrocarbures d’Algérie qui, grâce aux pipelines achevés jusqu’à Bougie et jusqu’à la Skhirra, arrivent maintenant en quantités croissantes — 25 millions de tonnes en 1962 ¬— et nous évitent d’en acheter autant ailleurs à coups de dollars et de livres.»(21)

Ben Bella allait gouverner pendant trois ans dans l’improvisation, la confusion et la démagogie, alors que la lutte armée avait vaincu l’adversaire grâce à sa vigueur, son sérieux et son souci de l’organisation. Pour contrer son influence, Ben Bella avait décidé de créer des milices populaires pour s’opposer à elle.

En plus des postes de président de la République et secrétaire général du FLN, Ben Bella s’était attribué d’office les postes de ministre des Finances, de l’Information et de l’Intérieur. Fait plus grave encore, lors de la conférence du Caire de janvier 1964, Ben Bella, trop inféodé à Nasser, passait un accord secret avec Bourguiba aux termes duquel il cédait à ce dernier quelques arpents de la terre algérienne, disposant ainsi d’une partie du territoire algérien sans en référer aux instances nationales.(22)

En fait de nationalisations, Ben Bella se contentait de nationaliser les hammams, les salons de coiffure, les restaurants.

De 1962 à 1965, Boumediene, en tant que ministre de la Défense, s’était employé à transformer une armée de maquisards en une armée de métier de haut niveau, une armée puissante bien équipée. D’ailleurs, Le Monde du 10 mai 1966 s’empressait de signaler la livraison à l’Algérie de chasseurs à réaction Mig-21 et de canons automoteurs et soulignait que l’Algérie «suivant les estimations les plus récentes, était le pays le mieux équipé militairement des Etats membres de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) après la République arabe unie».

De plus, Boumediene avait été choqué par l’attitude de Ben Bella à l’égard de son compagnon d’armes, le colonel Chabani, en ordonnant l’exécution immédiate de ce moudjahid afin qu’il ne fût pas saisi du recours en grâce projeté par ses juges.

Le changement de régime, celui du 19 juin 1965, eut lieu sans heurts, sans manifestations publiques, et de toute évidence, laissait apparaître une satisfaction teintée de soulagement, voire de lassitude. Le peuple algérien — et l’élite intellectuelle en particulier— était irrité, fatigué par le style fantasque, l’incohérence et la démagogie de Ben Bella. L’influence croissante de conseillers étrangers avait été enregistrée avec amertume. De nombreux cadres algériens avaient été écartés du pouvoir et emprisonnés par Ben Bella, quand ils n’étaient pas torturés(23). Près de 1 300 prisonniers furent libérés après le 12 juin, parmi eux des militants du FFS (Front des forces socialistes) et du Parti de la révolution socialiste (PRS).

Le 5 octobre 1965, dans un discours à Djorf Torba, le Président Boumediene déclarait au nom du régime qui venait d’être institué : «Le socialisme, c’est la justice, c’est la légalité, c’est la non-exploitation de l’homme par l’homme. Le socialisme comme nous le concevons, c’est la victoire sur l’ignorance, sur la maladie, sur le sous-développement social.»

Ces paroles étaient sincères chez cet homme profondément humain et sensible à la souffrance des malheureux. La révolution du 19 juin 1965 au 27 décembre 1978 fut bien une révolution au service du peuple fidèle au serment fait aux chouhada qui avaient pris les armes en 1954, non seulement pour bouter la puissance coloniale hors de l’Algérie, mais aussi pour changer la situation économique désastreuse dans laquelle se débattait la majorité des Algériens.

Le 7 mai 1966, à l’occasion de la commémoration du drame du 8 Mai 1945, le Président Boumediene annonçait la nationalisation de onze mines (fer, cuivre, plomb et zinc) ainsi que la transformation du statut des «biens vacants» en «biens d’Etat». Ces mesures de nationalisation mettaient fin à une situation aberrante, celle qui contraignait l’Algérie à acheter à des sociétés étrangères, pour approvisionner la sidérurgie de Annaba, son propre minerai de fer extrait des mines situées seulement à 120 et 160 kilomètres de cette ville, telles que les mines de l’Ouenza et de Bou-Khadra. Ces minerais étaient fort appréciés à l’étranger car titrant à 50% donc très purs et non phosphoreux. Ils pouvaient être utilisés dans la fabrication d’alliages spéciaux pour outillages.

Boumediene était obnubilé par la nécessité de donner du travail à ses concitoyens. Les résultats du premier recensement effectué depuis l’indépendance indiquaient que l’Algérie comptait en 1966 12 millions d’habitants et que, sur 5 millions de personnes actives, un million et demi d’entre elles avait du travail, mais le tiers de celles-ci pendant 50 jours par an seulement.

Les ambitions algériennes pouvaient se résumer en une phrase écrite en tête du rapport général du plan quadriennal 1970-1973. «La stratégie de développement que le pays a choisie vise à faire passer l’Algérie au stade d’économie attardée par un siècle et demi d’occupation coloniale au stade d’une économie moderne sachant tirer de la promotion de ses valeurs propres tous les bienfaits du progrès technique.»(24)

Comment arriver à pareil résultat ? Les dirigeants algériens répondaient par une triple démarche qui se situe aux plans de l’industrialisation, de la production agricole et de la formation des hommes.

La stratégie algérienne accordait la priorité à l’industrialisation qu’impliquaient tout à la fois «la transformation systématique des richesses naturelles, la mise en place d’une industrie de base, la fabrication des biens de production nécessaires au développement des différents secteurs de l’économie et la fourniture des biens destinés à satisfaire la consommation intérieure du pays».

Puisque l’Algérie, contrairement à ses proches voisins (Maroc et Tunisie), avait la chance de posséder du pétrole et surtout du gaz en quantités appréciables, il fallait donner la priorité aux industries de base (sidérurgie, métallurgie, équipements) de façon à créer par la suite des industries de consommation. C’est ainsi que les Algériens fabriquèrent des tracteurs, des charrues, des motopompes, des réfrigérateurs, des téléviseurs, des tissus, etc. Il y avait aussi à Rouiba la fabrication des camions Berliet avec un taux d’intégration dépassant les 70%, ce qui signifiait que 70% des pièces du camion étaient fabriquées en Algérie.(25) D’ailleurs, pour faire marcher toutes ces usines, on battait le rappel des ouvriers spécialisés émigrés. Il est tout à fait faux de prétendre, comme l’ont fait certains, que l’objectif de nationalisation des hydrocarbures fut assigné à la Sonatrach dès sa création, le 31 décembre 1963. L’objectif initial de cette société, fixé par le décret n°63-491, concernait uniquement un secteur bien restreint de l’activité pétrolière : celui du transport et de la commercialisation à l’exclusion de toute autre activité. Dotée d’un capital de 40 millions de dinars, la sonatrach avait été créée en vue de la construction de l’oléoduc de Haoud Al Hamra - Arzew qui devait entrer en service le 19 juin 1966. La nationalisation n’avait donc pas été prévue lors de la création initiale de Sonatrach et c’est Houari Boumediene qui décidera, un an après sa prise de pouvoir, d’élargir considérablement le champ des activités de la Sonatrach en promulguant, le 22 novembre 1966, un nouveau décret n°66-296 qui portait modification de ses statuts. En effet, si le sigle de la société demeurait le même, son contenu changeait fondamentalement puisque sa dénomination était désormais «la Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures», les articles 7 et 8 ouvrant désormais la porte aux nationalisations, de plus le capital de la société était considérablement augmenté, en passant à 400 millions de dinars en 1966.

Le 12 juin 1970, une nouvelle étape était franchie : un communiqué de la présidence du conseil annonçait la nationalisation des sociétés pétrolières américaines AMIF, Philips Petroleum, Drilling Specialties, Sofrapel et Shell.

Le 24 février 1971, le Président Boumediène promulguait quatre ordonnances et trois décrets d’application qui décidaient la nationalisation de 51% des biens, parts, actions, droits et intérêts de toute nature de la Compagnie française des pétroles (CFP) et des sociétés appartenant au groupe ERAP ainsi que la nationalisation totale du secteur du gaz naturel(26) et du transport terrestre des hydrocarbures. Pour annoncer au monde et rendre public le contenu de ces textes législatifs qu’il avait signés le jour même, le chef de l’Etat algérien avait soigneusement choisi son auditoire : l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) qui fêtait le quinzième anniversaire de sa fondation.

Cette décision éminemment courageuse et d’une haute portée politique et économique allait servir non seulement les intérêts de l’Algérie mais encore ceux de la Nation arabe et influer ainsi sur le cours de l’histoire du Moyen-Orient.(27)

Nicolas Sarkis, l’un des experts pétroliers internationaux les plus connus, cite dans son livre Le pétrole à l’heure arabe cette phrase du discours prononcé ce jour-là par Houari Boumediene : «Ainsi avons-nous décidé de porter aujourd’hui la révolution dans le domaine du pétrole.» Et l’accompagne de ce commentaire : «C’est par cette introduction que le chef de l’Etat algérien a commencé le discours annonçant la nationalisation des sociétés françaises et avec elle le coup d’envoi d’un véritable raz-de-marée qui allait rapidement gagner la Libye et l’Irak avant d’atteindre les rivages tranquilles du Golfe arabe.»(28)

Ces nationalisations du 24 février consacraient pour la partie française l’échec de vingt-cinq mois de négociations, et le président Pompidou réunit aussitôt un Conseil des ministres afin de définir l’attitude de son gouvernement.

Le journal Le Monde du 26 février 1971 se fit l’écho de la surprise de ce dernier et constata : «Bien qu’ils n’aient jamais écarté l’éventualité d’une appropriation totale ou partielle, à terme, des intérêts pétroliers français par l’Algérie, les milieux diplomatiques français ne paraissaient pas s’attendre à ce que des décrets aussi radicaux soient pris si rapidement.»

Jean Daniel écrit de son côté dans Le Nouvel Observateur du 1er mars 1971 : «Nous assistons aux soubresauts de la décolonisation. C’était une illusion de penser qu’avec l’indépendance nous en aurions fini avec les drames coloniaux. L’indépendance, c’est la décolonisation politique. Reste la décolonisation économique, mille fois plus importante, lorsque les peuples sont devenus majeurs. C’est aujourd’hui le cas de l’Algérie. On a voulu l’ignorer. On ne pensait pas que les Algériens, même s’ils s’étaient révélés d’extraordinaires guérilleros pendant sept ans, fussent en mesure de résister aux superpuissances. Ainsi, dans le meilleur des cas, on se donnait bonne conscience en prétendant protéger les Algériens même malgré eux.»

Il observe que «les responsables français se font encore des illusions grossières» et que «leur manque de psychologie est aussi déconcertant que leur ignorance de certaines réalités. Exemple : on croit que les Algériens manquent de techniciens. Or, ils sont prêts depuis des mois à mettre au travail des Américains, des Soviétiques, des Iraniens et même des Français. Exemple encore : on compte faire peur aux Algériens en menaçant de supprimer les facilités financières accordées aux travailleurs émigrés.

Or, entre un sacrifice financier et la préservation de leur dignité, les Algériens n’hésiteront pas une seconde».

Pour gagner la bataille du pétrole qui se déroulait en plusieurs actes, le président Boumediene devait lutter sur plusieurs fronts car nombreuses étaient les pressions de toutes sortes qui s’exerçaient sur le pouvoir algérien. C’étaient d’abord près de quatorze millions d’hectolitres de vin qui se trouvèrent en stock dans les chais suite au refus du gouvernement français de respecter l’accord prévoyant leur écoulement en France, ce qui se traduisait par une perte de 70 à 80 milliards d’anciens francs que l’Etat algérien était seul à supporter.(29)

Certains journaux français citaient un rapport existant au ministère français des Affaires étrangères qui concluait à la nécessité de trouver une solution impliquant un changement de régime en Algérie. Par la suite, le gouvernement français fit de l’indemnisation des sociétés nationalisées une condition préalable à la reconnaissance par Paris de la validité des nationalisations dans un mémorandum daté du 9 mars 1971 qu’il remit à l’ambassadeur d’Algérie à Paris.

Evoquant ce mémorandum, Nicolas Sarkis écrit : «La thèse française comportait une contradiction fondamentale, puisque tout en reconnaissant le droit de l’Algérie de nationaliser, elle faisait dépendre l’exercice de ce droit préalable non seulement des sociétés intéressées mais aussi d’un gouvernement étranger. Ceci revenait à vider la nationalisation de l’acte de souveraineté qu’elle représente et à méconnaître un principe de base du droit international. Cette thèse était d’autant moins défendable qu’elle allait à l’encontre même du principe de nationalisation.» Mais les sociétés nationalisées ne désarmaient pas. Elles suspendaient leurs enlèvements de pétrole afin de désorganiser la production algérienne, puis menaçaient de faire saisir leur part de pétrole nationalisé que commercialisait désormais la Sonatrach, telle était la raison de la désignation de «pétrole rouge» pour le pétrole algérien d’excellente qualité. Et Boumediene dira : «Oui, le pétrole est rouge, rouge du sang de nos chouhada.»

Semblable procédé émanant d’une société étrangère à l’encontre d’un Etat souverain n’avait jamais été utilisé dans le monde, Houari Boumediene prit donc deux nouvelles mesures visant à protéger les intérêts de l’Algérie : la première était l’ordonnance du 12 avril 1971 appelée «loi fondamentale du pétrole algérien» qui définissait le cadre dans lequel s’exerçait l’activité des sociétés étrangères dans le domaine de la recherche et de l’exploitation des hydrocarbures liquides ; la seconde mesure mettait fin à tout régime fiscal de faveur.

Victimes innocentes de cette bataille pétrolière, des travailleurs algériens et des établissements algériens subirent des agressions de 1972 à 1976, dans la banlieue parisienne et dans plusieurs villes de France, il y eut aussi un attentat contre le consulat algérien à Marseille en décembre 1973, le plasticage du consulat d’Algérie en novembre 1975 à Nice et aussi en mars 1975, des attentats contre les locaux d’Air Algérie à Lyon et à Toulon. Le 19 septembre 1973, le gouvernement algérien suspendait l’émigration vers la France. En Algérie, des centaines de coopérants français envahissaient les locaux de l’ambassade de France à Alger, pour protester contre le sort qui était fait aux travailleurs algériens émigrés. Le président Pompidou s’inquiétait de la situation et déclarait au cours d’un Conseil des ministres qu’«il appartient aux autorités publiques d’assurer aux étrangers résidant en France la même protection qu’aux citoyens français».

Dans une réponse écrite à un député en date du 12 mai 1971, le ministre des Affaires étrangères Maurice Schumann affirmait : «Répudiant pour sa part la politique des blocs et des zones d’influence, l’Algérie ne donnait pas le sentiment d’un régime enclin à s’inféoder d’une manière quelconque et à limiter de la sorte sa liberté ou sa souveraineté... En toute hypothèse, nous restons disposés aujourd’hui comme hier à entretenir avec l’Algérie des relations normales et à la seconder dans son effort d’industrialisation dont nous avons pensé que le succès constituait pour cette région un facteur de stabilité.»

A. B. 
(A suivre)

(14) Mohamed-Salah Chirouf, Houari Boumediène, Rihla Amel wa ightiyal hulm, ed. Dar El Huda 2005
(15) Débats de l’Assemblée consultative provisoire JORF jeudi 19 juillet 1945, séance du 18 juillet 1945
(16) Revue Maghreb_machrek 1969 dans Monde arabe 1969 n° 35
(17) Revue Pétrole et gaz arabes du 16 janvier 1979
(18) Rappelons que l’ANP à l’époque de Boumediene construisit des écoles, des villages de la Révolution agraire, la Transsaharienne, le Barrage vert, etc. et épargnait ainsi au pays de dépenser ses devises.
(19) Charles de Gaulle, Mémoires d’espoir, le renouveau 1958-1962 Plan 1970 p. 132
(20) Programme de Tripoli, juin 1962 (Archives nationales)
(21) Mémoires d’espoir, op.cit pp. 162-163
(22) Lotfi Al-Khuli, An al-thawra fi al-thawra wa bi-al-thawra, Dar El-Qadhaya, Beyrout 1975, p. 75
(23) Ahmed Taleb Ibrahimi emprisonné par le régime de Ben Bella subit la torture, ce qui valut un article de l’écrivain Jules Roy dans Le Monde.
(24) Le plan est aussi employé dans les régimes libéraux. Ainsi, De Gaulle vantait son emploi dans sa politique (voir Mémoires d’espoir).
Un chercheur a mal assimilé la manière dont on compte les années pour un plan : ainsi pour le plan quadriennal 1970-1973, on compte :
1re année : 1970, 2e année : 1971, 3e année : 1972 et 4e année : 1973
(25) Le Monde du 3 janvier 1979, article «L’Algérie au milieu du gué», de Daniel Junque
(26) La possession du gaz naturel avait eu lieu grâce à l’accord du 3 juillet 1965
(27) Ce fut bien Boumediene qui prit seul la décision de nationaliser, comme on l’apprendra par la suite, mais ceci est une autre histoire.
(28) C’est chaque fois l’Algérie qui aida la Libye à nationaliser en décembre 1971 et également l’Irak en juin-juillet 1972.
(29) Pour éviter ce genre de chantage, le 11 septembre 1969, l’Algérie décidait de diminuer de 40% la surface de son vignoble.



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)