Algérie - Revue de Presse


Au départ, c'étaient des barques de fortune, bancales, avec des trous partout, des embarcations de pauvres sur lesquelles tous les jeunes voulaient monter pour rejoindre illégalement l'Europe. Depuis trois jours, ce sont de véritables bateaux, grands et beaux, solides et fiers, de nobles navires dans lesquels tout le monde veut monter pour aller à Ghaza, de Bouguerra Soltani du Hamas aux responsables d'Ennahda, plus ou moins soutenus par l'Etat qui ne veut pas se faire dépasser sur le terrain, même aqueux, du nationalisme arabe.Cette évolution de la flotte nationale est-elle un bon signe ' Déjà, en ce début de la saison d'exil, on ne parle plus de harraga, la surenchère sur Ghaza étant devenue telle qu'il n'y a plus de places, poussant la CNAN à affréter des bateaux gratuits comme Air Algérie pour le Soudan. Soumises à la loi de l'offre et de la demande, les places vont certainement commencer à se vendre, peut-être jusqu'à atteindre le prix d'une traversée harraga, à 100 000 DA. Est-ce possible ' L'engouement des Algériens, quand ils sont pris par les sentiments, est tel que tout peut arriver et l'on peut déjà imaginer des nageurs ou des milliers de boat et hot people, embarqués sur des radeaux bricolés, des assiettes paraboliques, des bassines en plastique ou des bouées à pneu Michelin pour aller massivement à Ghaza.Les Algériens sont-ils de bons navigateurs ' Ou de bons pirates ' La question n'est pas là ; du siège du Hamas ou d'Ennahda à l'ambassade US ou UK, il n'y a que quelques kilomètres à faire, par terre, pour exhorter les USA ou l'Angleterre, pays responsables du drame palestinien, à affronter la réalité. Pourquoi n'y vont-ils pas au lieu d'affronter la mer comme de jeunes harraga ' Pour ne pas gêner le régime. C'est là toute la différence ; si les harraga pouvaient trouver leur bonheur en Algérie, à terre, ils ne prendraient pas la mer.


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