Algérie

Hosni Moubarak «votera» Sarkozy



De passage à Paris, hier, le président égyptien fait son choix: il n'arencontré que le candidat de la droite à la prochaine présidentielle. Il aprétexté un problème d'agenda pour annuler un rendez-vous prévu avec lacandidate socialiste Ségolène Royal. Auparavant, il avait refusé de rencontrerle centriste François Bayrou. Explication étonnante du président égyptien: il aaccepté de rencontrer Nicolas Sarkozy car ce dernier est le seul candidat àbénéficier du soutien de Jacques Chirac. Mais la vraie raison réside sans doutedans le fait que M. Sarkozy est le seul candidat qui affiche ouvertement sonproaméricanisme. Lui-même proche de George Bush, Hosni Moubarak a donc cherchéà faire plaisir à ses alliés américains.L'entretien entre les deux hommes a duré quarante minutes. Une rencontrequi permettra à Nicolas Sarkozy de renforcer davantage sa statureinternationale. Devant les journalistes, le candidat de l'UMP a qualifié sonentretien avec le président égyptien de moment «extrêmement privilégié avec unhomme d'une grande expérience». Avant de souligner, visiblement satisfait: «Quepuis-je faire de mieux, deux semaines et demie avant le deuxième tour, que derencontrer un des grands dirigeants arabes qui m'a fait l'honneur de merecevoir ? C'était pour moi extrêmement intéressant». Face à des candidatsaussi inexpérimentés que lui sur la scène diplomatique, il vient de marquer deprécieux points à cinq jours du premier tour de la présidentielle.A l'issue de l'entretien, Nicolas Sarkozy a exprimé son souhait depoursuivre, s'il est élu, la politique actuelle de Paris au Proche-Orient. «Ily aura une continuité de cette politique qui est une politique équilibrée»,a-t-il déclaré à la presse. «Je garantirai la sécurité d'Israël mais je veuxune patrie pour les Palestiniens, un Etat pour les Palestiniens. Je veuxl'indépendance pour le Liban et je veux entretenir avec les différentsgouvernements arabes des relations confiantes», a-t-il ajouté. Il a néanmoinsindiqué que la situation au Liban ne constituerait pas sa seule préoccupations'il est élu président. Il se démarque ainsi nettement de la politique menéepar le président Chirac depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministrelibanais Rafik Hariri en février 2005. Le président français s'est en effetengagé dans un bras de fer avec la Syrie, soupçonnée d'avoir commanditél'attentat qui a coûté la vie à M. Hariri. Une position souvent critiquée par les autres pays arabes et lesprincipaux partenaires européens de la France, notamment l'Espagne et l'Italie.A plusieurs reprises, ces deux pays ont appelé à renouer avec Damas, considérécomme l'une des clés de la solution au Proche-Orient. Mais, malgré ses déclarations concernant le Proche-Orient, NicolasSarkozy demeure le moins pro-arabe de tous les candidats à la présidentiellefrançaise. S'il est élu, il pourrait s'aligner sur la politique américaine dansla région. Hosni Moubarak a fait un mauvais choix.


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