Algérie

Hors du temps



Hors du temps
Immobilité - Dans ce village - composé essentiellement de maisonnettes en toub éparpillées çà et là -, le temps semble figé.Il est 11 h 35 quand nous entamons une route caillouteuse et serpentée. «C'est le seul chemin qui mène à ce village», nous dit un garçon d'une quinzaine d'années que nous avons apostrophé non loin d'une ancienne brigade de la garde communale dont il ne reste que l'édifice.
Arrivés à la «placette du village», nous avons l'impression que Tigmit est vidée de ses habitants. Personne à l'horizon. Il a fallu aller plus loin pour enfin croiser Abdeslam. Maçon de son état, ce dernier se dit d'emblée «étonné» de voir des journalistes s'intéresser à son village. Un village «oublié». A peine dix minutes plus tard, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre, et on se retrouve alors «cerné» par de nombreux villageois. A chacun son histoire avec «la misère quotidienne» mais le mal est partout le même. Dans ce village qui n'est pourtant qu'à quelques encablures du siège de l'Assemblée populaire communale, il est aisé de lire sur tous les visages, le mécontentement et surtout l'incompréhension. «N'était le calendrier qui nous rappelle la date, je n'aurais jamais cru personnellement que c'est aujourd'hui que nous entamons le neuvième mois de l'année 2013», nous dit notre maçon, comme pour illustrer à quel point, on vit en dehors du temps ici. Dans ce village - composé essentiellement de maisonnettes en toub éparpillées ici et là -, le temps semble figé. Seuls les oliviers semblent défier la misère, sans trop se soucier de la dureté de la vie à laquelle sont confrontées les vingt familles habitant Tigmit Assefssaf depuis des lustres. Il suffit d'un tour dans le village pour se rendre compte, qu'en effet Tigmit est complètement délaissée. Ici le sous-développement est flagrant el la mal vie n'est pas un vain mot. Pour des raisons que même les villageois ne comprennent pas, dans ce hameau d'un millier d'âmes environ, «la misère, le mépris et l'insouciance des politiques» se conjuguent à tous les temps. «Nous n'avons rien à cacher. On nous a pris pour des voyous, le jour où nous avons décidé (avec les autres villages de la commune) de fermer le siège de l'APC. Ce jour-là, les élus nous ont traités de tous les noms. Nous sommes des personnes civilisées. La réalité amère que nous vivons au quotidien nous a contraints à recourir à ce procédé, afin de nous faire entendre», a soutenu, pour sa part, Ami Belkacem. Pour ce retraité de la SNVI, à Tigmit, les populations sont livrées à elles-mêmes. Chose que nous avons constatée de visu.Tigmit est synonyme de tous les maux d'une population qui vit un calvaire à longueur d'année.


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