Algérie

«Hors de question que d'autres traversent la frontière»



«Nous avons accueilli des femmes et des enfants dans un cadre humanitaire. Nous ne sommes pas sortis du cadre de la résolution du Conseil de sécurité», a déclaré, hier, Mourad Medelci, lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue malien, Soumaylou Boubay Maiga, à la suite de la réunion de la 11e commission mixte algéro-malienne. Le chef de la diplomatie algérienne a précisé : «Pour éviter que d’autres ne fassent de mauvaises interprétations, nous avons tout de suite fermé la frontière. Il est hors de question de recevoir ceux concernés par cette résolution», ajoutant plus loin, que «l’Algérie prendra les dispositions nécessaires dans le cas où l’une des personnes accueillies est concernée par la résolution». Interrogé sur la position algérienne vis-à-vis du CNT libyen, il a répondu : «Nous avons des contacts avec le CNT, qui ont évolué pour devenir directs depuis 15 jours. Nous sommes en train de travailler pour faire revenir le dialogue et mettre l’accent sur la nécessité d’aller vers des institutions et un gouvernement représentatif, que l’Algérie reconnaîtra. Nous espérons que les armes seront récupérées pour éviter qu’elles tombent entre les mains de personnes malintentionnées. Je reconnais que le CNT fait le nécessaire pour récupérer ces armes et pour reprendre les choses en main. Nous avons constaté que le CNT exerce une responsabilité de fait.» Son homologue, Soumeylou Maiga, a relevé que les pays du Sahel ne se sont pas entendus pour ne pas reconnaître le CNT. «Chaque pays est souverain dans sa décision de reconnaître ou non le CNT. Ceux qui ne l’ont pas encore reconnu, et ils sont nombreux sur le continent africain, ne sont pas en violation avec les valeurs démocratiques qu’ils défendent. Nous pensons que le CNT ne représente pas tout le peuple libyen. Lorsque les institutions de ce pays seront mises en place, nous les reconnaîtrons.» M. Medelci a estimé que tout comme la Libye est responsable de la circulation des armes sur son territoire, chacun des autres pays comme le Mali, le Niger ou l’Algérie, est également responsable de la sécurité de son espace. Sur la position de l’Algérie par rapport aux événements en Syrie, le ministre a indiqué que la situation est complexe et des efforts sont en train d’être consentis par les pays arabes pour trouver une solution reposant sur deux principes : celui de l’arrêt immédiat du recours à la violence et ensuite mettre l’accent sur la nécessité d’ouvrir les portes du dialogue. Pour lui, la situation de la région du Sahel, déjà très vulnérable, a été aggravée par la crise libyenne. «Nos efforts sont consentis pour  trouver ensemble des réponses sur le plan sécuritaire et celui du développement. En ce qui concerne la situation au nord du Mali, Soumaylou Maiga a déclaré que «le nouveau souffle donné aux relations algéro-maliennes depuis quelques mois a permis de revisiter les accords bilatéraux et mettre en place toute une batterie de mesures aidant la région à renaître». Il a rappelé l’aide de 10 millions de dollars accordée par l’Algérie pour les projets de développement dans les domaines de l’eau et de l’agriculture, pour lesquels un comité de suivi a été installé. La réunion de la 11e commission mixte algéro-malienne, a-t-il déclaré, entre dans ce cadre de reprise des relations entre les deux pays, en attendant les rendez-vous prévus à court terme.  Pour M. Medelci, il est question de faire de la coopération un axe stratégique entre Bamako et Alger, en mettant en place un cadre juridique à travers les nombreuses conventions signées hier dans les domaines de la recherche, de l’agriculture, du commerce et de l’industrie. Interrogé sur le nombre de terroristes activant dans la région du Sahel, M. Medelci a affirmé qu’il est difficile de donner un chiffre exact, en notant qu’on peut parler de dizaines voire même de centaines. Le ministre fera toutefois une précision en indiquant que le noyau de ces groupes se compte en dizaines.


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