Algérie

Hôpital sans gynécologue


Le secteur de la santé dans la wilaya de Bouira est dans une situation lamentable. Les choses laissent à désirer à travers toutes les communes. Bien que plusieurs infrastructures de soins soient réalisées, la disponibilité d'un personnel hautement qualifié (médecins, infirmiers'), l'équipement adéquat et autres moyens nécessaires, cela fait énormément défaut. Devant cette situation, ce sont les patients qui paient lourdement le prix. Ces derniers doivent s'armer de beaucoup de patience pour se rendre dans les structures sanitaires du chef-lieu de la wilaya qui, elles aussi fonctionnent mal. Une simple virée à travers ces structures sanitaires du chef-lieu de wilaya et autres régions, nous a permis de voir de très près cette situation pour le moins lamentable. À l'EPH Mohamed Boudiaf de la ville de Bouira, l'une des grandes structures de la wilaya, les malades doivent faire un parcours de combattant pour se faire soigner.Les quelques patients rencontrés sur place ont soulevé la grande anarchie qui y règne. D'autre part, l'absence de médecins spécialistes est aussi un sérieux problème. En gynécologie, à titre d'exemple, les femmes enceintes vivent un calvaire. Il faut noter que l'on signale l'absence d'un gynécologue à l'EPH Mohamed Boudiaf depuis de longues années. Ainsi, à Sour El Ghozlane, un seul gynécologue assure uniquement des consultations durant la journée, et dans la ville de Aïn Bessem, le gynécologue n'est présent que deux fois par semaine. De ce fait, les femmes enceintes se trouvent contraintes de se rabattre sur les cliniques privées implantées dans la wilaya, où, faut-il le souligner, la simple consultation dépasse les 1000 DA. « Cet hôpital ne garde que le nom, j'irai voir ailleurs », a annoncé Ali accompagné de sa femme enceinte.Samira, une enseignante ayant vécu, selon elle, un cauchemar lors de sa première grossesse, déclare : « J'étais surprise en arrivant vers 19h30, à l'hôpital de Bouira et en m'informant qu'il n'y avait aucun gynécologue. Et on m'a conseillé de voir avec les cliniques privées. » Notre interlocutrice, visiblement déçue par ce comportement, a révélé que c'est un agent de sécurité qui l'avait informée, « ce n'était même pas un infirmier ou un médecin », précise-t-elle.La femme a été enfin admise dans une clinique privée du chef-lieu. Contacté par nos soins, le directeur de l'EPH Mohamed Boudiaf a tenu à préciser que l'absence d'un gynécologue demeure un grand point noir au niveau de son établissement. « Nous devons aller vers une convention avec le secteur privé, puisque le seul médecin spécialiste existant au service de la maternité a démissionné », a souligné le premier responsable de l'EPH Mohamed Boudiaf.
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