Hôpital de Beni Abbès à Béchar

Une belle structure et beaucoup d?obstacles La belle structure sanitaire des 120 lits, implantée dans l?oasis de Beni Abbès (240 km au sud de Béchar), offre, de l?avis général des praticiens de la santé publique, toutes les conditions et commodités pour l?exercice de la profession médicale : discipline et rigueur du corps médical et paramédical, équipement moderne, cadre de travail adéquat, etc. Mais l?établissement hospitalier souffre depuis de nombreuses années de l?absence totale de médecins spécialistes. A la question de savoir pourquoi ces spécialistes ne sont pas intéressés pour venir travailler dans les régions du Sud, tous les praticiens de la mission médicale, arrivée jeudi dernier à Beni Abbès dans un cadre bénévole pour soigner la population de la localité, ont répondu unanimement : le secteur de la santé publique n?offre pas suffisamment d?avantages susceptibles de les motiver, d?où la désaffectation pour venir exercer dans les régions reculées du pays. Et le logement de fonction est-il disponible ? Non, il ne fait pas partie des avantages et donc ne constitue pas aux yeux de ces praticiens de la santé un facteur d?attirance à partir du moment, disent-ils, où un médecin spécialiste qui perçoit un salaire conséquent pourra louer chez un privé un logement à sa convenance. Donc le refus de venir exercer dans le Sud est essentiellement d?origine salariale en rapport avec le coût de la vie jugé trop cher, estiment ces médecins. Selon certains, les hautes autorités sanitaires, qui se sont succédé jusqu?ici à la tête du département de la santé bien que conscientes du problème, ne font pas grand chose dans le sens de la résolution de l?épineuse problématique en dépit de leur bonne foi maintes fois exprimée lors de différents colloques organisés par le ministère de la Santé. En attendant, ce sont les populations du Sud du pays qui pâtissent de cette situation qui s?éternise et qui se répercute fatalement sur elles par des déplacements extrêmement coûteux (auxquels le citoyen ne peut pas faire face) vers les régions du Nord pour se faire soigner.