Depuis deux mois, le Laboratoire central du CHU Oran manque de réactifs.
Les malades devant être hospitalisés, soumis à effectuer un certain nombre
d'analyses standards, notamment sérologiques, sont obligés de les prendre en
charge en s'adressant aux laboratoires privés. Mais pour répondre à la demande,
d'autres malades, dont l'administration des doses de médicaments est fonction
des résultats des analyses de sang, ou ce qu'on appelle dans le jargon médical
« la thrombose », le Laboratoire central du CHU Oran arrive plus au moins à les
assurer grâce à des dons ou à des prêts. Dans ce sens, notre source nous
indique que le dernier prêt de réactifs pour ce genre d'analyse a été accordé
par le secteur sanitaire des Amandiers.
Cette situation n'est
malheureusement pas nouvelle, nous assure-t-on. Elle dure au moins depuis deux
ans avec, cependant, la propension à s'aggraver. Notre source nous précise que
le nombre d'admissions quotidiennes dans les différents services du CHU Oran se
situe entre 140 et 150 malades par jour. Autrement dit, tous ces usagers sont
orientés vers les laboratoires privés. Quant aux malades dits « externes »,
notamment ceux souffrant de cardiopathies qui doivent effectuer des analyses de
sang de manière régulière, ils sont au moins une centaine par jour. Ce
laboratoire s'est doté, il y a quelques années, de matériel d'origine
américaine extrêmement performant, capable de réaliser 70 examens sanguins en
l'espace d'une heure.
Quant à la raison de cette rupture
de réactifs, on l'impute au volume des créances du CHU Oran à la PCH (Pharmacie
centrale des hôpitaux). On nous explique la démarche qui a toujours prévalu au
niveau de ce service : les responsables du Laboratoire central soumettent leurs
prévisions annuelles à la Direction générale et à la Pharmacie principale de
leur établissement avant la fin de chaque année. Ces dernières émettent un avis
d'appel d'offres adressé en premier lieu à la PCH, censée approvisionner les
établissements hospitaliers. Cette dernière, à cause de l'importance des
créances que lui doit le CHU Oran, s'élevant à une centaine de milliards de
centimes, refuse depuis trois ans, nous assure-t-on, de répondre favorablement
aux soumissions. Ainsi donc, tous les trois mois, et pour parer à l'urgence, on
se résout à des consultations directes avec des fournisseurs privés. Cette
situation dure pratiquement depuis trois ans.
Notre source nous affirme que le
DG du CHU Oran est au courant de cette situation, puisqu'il a été destinataire
d'écrits établissant le constat. On croit que la situation ne connaîtra pas de
normalisation tant que les dettes envers la PCH ne sont pas assainies. Ce qui
veut dire que les usagers, pour compléter leur dossier d'admission au CHU Oran,
continueront de s'adresser aux laboratoires privés.
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Posté Le : 23/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com