Hôpital d’Oran

Evacuations anarchiques des malades Comme à chaque saison estivale, le problème des évacuations anarchiques au niveau des urgences chirurgicales de l’hôpital refait surface. Selon des sources hospitalières, les autres wilayas ont tendance à recourir à ce procédé à chaque fois qu’elles se trouve face à un cas d’urgence désespéré. «Pourtant, nous travaillons dans les mêmes conditions, nous ne sommes pas mieux équipés. Et il faut le dire, ce genre de situation nous crée de graves problèmes de prise en charge de ces malades venant d’outre wilaya et ceux qui viennent d’Oran. Nous nous trouvons ainsi confrontés au problème de saturation, comme celui de rupture de stock et cela sans parler des conditions de travail de notre personnel. A plusieurs reprises nous avons saisi les responsables en leur exposant ce problème, devenu coutumier». Il est aussi important de signaler que cette situation d’évacuation anarchique n’est pas unique aux U.M.C. D’autres services affrontent eux aussi ce genre de situation. A titre d’exemple, la maternité croule sous le poids de ses malades en continuant d’hospitaliser ceux provenant d’autres wilayas, et cela dans des conditions archaïques. D’un autre côté, le service des brûlés et chirurgie réparatrice malgré l’état de délabrement dans lequel il se trouve, il est le seul au niveau de la wilaya à accueillir tous les malades. Sur place, nous assistons à un vrai délabrement des lieux. L’humidité a rongé les murs des chambres, alors que l’hygiène en ce milieu doit être plus des plus rigoureuses, compte tenu de la gravité des cas des malades. «Une solution d’urgence s’impose certes, nous expliquera le personnel soignant, notre premier rôle et la prise en charge du malade, notamment lorsque nous nous retrouvons face à une évacuation, nous n’avons pas d’autres choix que de prendre en charge le malade, car il est de notre devoir. Pourtant, nous ne pouvons continuer à évoluer dans cette situation. Pire, lorsque ces évacuations de malades se soldent par des décès, bien des fois la responsabilité est endossée par le service qui les a accueillis. Alors qu’avant de penser à toute évacuation, il faudrait peut être que le service d’accueil puisse être en mesure d’en assurer la prise en charge». Le même interlocuteur dira «qu’il ne suffit pas de mettre le malade dans une ambulance et de le transporter vers l’hôpital d’une grande ville. Ce malade doit avant tout être transportable. On a assisté à des évacuations de grands brûlés au plus haut degré de gravité, sans qu’aucune prise en charge médicale nécessaire ne les accompagne. Alors, comment voulez vous que le malade puisse bénéficier d’une prise en charge adéquate?», conclut-il.