Le projet de l'usine de dessalement d'eau de mer, confié aux Espagnols pour sa réalisation, ne s'annonce pas de bon augure pour les riverains, installés dans des cabanons et les baigneurs sont désormais interdits d'accès à leur plage
favorite, depuis que l'entreprise maîtresse d'?uvre a installé des barrières entre la partie habitée et la superbe plage de Tafsout.
Pourquoi faut-il que les initiateurs de ce genre de projet prennent un malin plaisir à bouter les estivants hors des meilleurs sites de villégiature de la côte, pour y installer d'affreuses usines, même si elles sont censées avoir des retombées économiques significatives sur le pays? Après la déception ressentie par les habitués de la superbe plage de Sidi Djelloul, complètement défigurée à l'est de Béni-Saf, par l'implantation du projet Medgaz, une autre mésaventure est vécue actuellement par les paisibles habitants de la localité de Tafsout, dans la daïra de Honaïne, qui se voient interdire pour ainsi dire l'accès à la plus belle plage de la côte tlemcénienne, non pas que l'on craigne pour eux quelque risque de pollution, mais parce les Espagnols, en charge du projet de l'usine de dessalement d'eau de mer, en cours de réalisation à côté de cette plage, ont installé un grillage de séparation entre la dite plage et les habitants des cabanons et autres habitations riveraines.
C'est dire le courroux ressenti par ces habitants, qui disent ne pas comprendre cette façon d'agir de nos partenaires ibériques, lesquels ont décidé d'ériger un véritable «no man's land» à des fins privées et transformé pour leur compte ce lieu paradisiaque en plage réservée, où ils ne se privent pas de baignades, sous les regards frustrés des riverains. Les autochtones se disent lésés dans leurs droits les plus absolus de disposer également de la liberté de se baigner dans cette plage, d'autant plus qu'aucune raison technique ou sécuritaire ne plaide en faveur de cet apartheid, qui ne dit pas son nom et que la culture algérienne de l'hospitalité a toujours combattu.
Néanmoins, devant le silence assourdissant des autorités locales, face à ce fait accompli, ces citoyens sont obligés de ronger leur frein avec impatience, en remarquant avec pertinence que «l'usine de dessalement d'eau de mer étant bien loin de la plage, en quoi notre baignade pourrait-elle lui porter préjudice, alors que les Espagnols eux-mêmes ne s'en privent guère et se sont accaparés cette plage pour en faire un lieu privé?», affirment nos interlocuteurs, qui se disent touchés dans leur dignité, leur honneur et leurs droits inaliénables à l'accès à leur plage. Et d'ajouter: «Tous les responsables ont été saisis, sans que personne n'ait osé lever le moindre petit doigt, pour nous rétablir dans nos droits. A-t-on pensé à nos plages occupées par les Espagnols, qui s'y adonnent à tous les plaisirs de la mer, tout en nous en privant?...» Les responsables de la wilaya sont donc interpellés, pour trouver une solution à ce qui s'apparente à un acte d'injustice, surtout en cette période de canicule et sachant que nos enfants et le reste de nos citoyens ont également le droit de passer leurs vacances, où bon leur semble et comme ils l'entendent. «Quant à ceux qui se sont accaparés ces lieux paradisiaques, pour en faire leurs lieux de plaisirs, il est bon qu'ils sachent qu'ils sont là pour travailler et réaliser ce projet, pour lequel ils sont déjà grassement payés, pour le terminer au plus vite et aller se baigner? ailleurs», conclura un vieil habitué venu de Tlemcen et obligé de rebrousser chemin.
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Posté Le : 28/08/2013
Posté par : vacancesalgerie
Ecrit par : B. Soufi
Source : 20.07.2008