Pour accéder à Honaine il faut ralentir au
carrefour de Hadjrat Al-Gatt (pierre du chat) où un barrage de gendarmerie
permanent vous contraint de ralentir après avoir roulé sur du velours dans la
double voie de la RN 22 de Tlemcen jusqu'à la déviation allant sur Béni Saf.
Donc à partir du repère routier de Hadjrat Al-Gat, je vous invite à découvrir,
après avoir traversé le vieux pont de la Tafna où les fellahs du coin lavent
leurs carottes, un paysage féerique, verdoyant grâce aux dernières pluies
abondantes qui, j'espère, feront baisser les cours des légumes, fèves, petits
pois et carottes dont la plaine de Oulhaça est célèbre. Pour arriver après
avoir gravi une côte des monts Traras à la commune des Béni Khellad qui ne
cesse de s'agrandir avec une population qui est passée à 6.863 habitants au
31/12/2007 (en 1998 Béni Khellad comptait 6.504 habitants - source atlas
ASPEWIT). De Béni Khellad, il faut «dégringoler» et avoir de bons freins pour
arriver au village de Sidi Driss puis enfin Tafsout-plage, choisie pour le
grand projet de dessalement de l'eau de mer, bientôt fonctionnel. Nécessité
oblige, il fallait choisir entre l'eau potable pour alimenter toute une partie
de la wilaya de Tlemcen jusqu'à Remchi ou garder le paysage sauvage et vierge
d'une plage prisée par les connaisseurs. Honaine reste cependant un creuset
d'histoire, escale phénicienne, cité numide, important port de l'Oranie qui
était celui de Tlemcen au XIIIe siècle. Ce petit port de pêche à l'Ouest du pays
fut la voie méditerranéenne pour le commerce avec Tafilalet et l'ancien Soudan
(actuel Mali). Que reste-t-il de cette épopée guerrière depuis le grand
Abdelmoumène né à Tadjra (montagne forestière qui domine la baie de Tafsout) et
qui a été le grand unificateur du Maghreb pour la période des Almohades.
Avant son appellation de Honaine, ce joli
site a porté les noms de Artisiga, Gypsaria. Les fouilles archéologiques menées
par le chercheur Abderrahmane Khelifa dans les années 1970 ont pu sauver
quelques ruines comme la Casbah connue sous le nom de Dar Es-Soltane, mais
aussi les remparts Bordj El-Bahri et une tour de guet.
Ces ruines rappellent que de durs combats
ont eu lieu lors de l'occupation de Honaine par les Espagnols en 1531 et sa
destruction totale en 1635. Une association culturelle dynamique s'active à
Honaine pour relater les grands moments d'histoire de ces monts des Traras et
leur massif forestier qui recèlent de grands atouts touristiques : mer,
montagne, sites historiques, si les APC reçoivent les moyens humains et
financiers pour revaloriser cette région qui pourrait devenir un pôle
touristique attrayant. Le circuit entre la plage de Sidna Youchaâ, Ghazaouet et
Honaine est d'une beauté naturelle où le visiteur fera une promenade en haute
montagne avec des forêts abritant toutes les espèces d'arbres et surplombant
une côte maritime unique au monde où viennent se réunir en congrès annuel
différentes espèces de phoques appelés par les riverains Ben-nemri. Pour les
amoureux des plages de cette localité, El-Ourdania près de Tafsout vous attend
pour bronzer et se baigner dans ses eaux limpides.
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Posté Le : 21/03/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sid'ahmed Cheloufi
Source : www.lequotidien-oran.com