Sur la côte d’Oranie, à 52 kilomètres de la frontière marocaine, se creuse une baie à laquelle des hauteurs escarpées donnent des allures de fjord. Une plage en occupe le fond et, derrière la plage, l’enceinte d’une ville se dessine, escaladant les pentes de la montagne. Cette ville, ou plutôt cette coquille de ville vidée de son contenu, c’est Honaïn, dont le nom figure à maintes reprises chez les chroniqueurs et les géographes du Moyen Âge.
Nul centre antique ne paraît l’avoir précédée, à moins que ne se situe là la petite ville de Gypsaria qui semble avoir porté aussi le nom d’Artisiga.
Aucune trace archéologique ou épigraphique ne permet d’affirmer qu’il s’agisse d’une seule et même agglomération. La plage d’Honaïn était protégée par deux oueds dont la confluence détermine un plateau triangulaire sur lequel s’élève la ville.
Bien que sa situation semblât devoir faire de ce port le débouché naturel de Nédroma, c’est de Tlemcen, devenue la capitale du Maghreb central, que la ville tirait sa richesse.
Une tour de guet devenue citadelle (Hsin) fut élevée par les Idrissides au xe siècle ; c’est à cette construction que succéda la casbah dominant la ville qui sort de l’ombre au xie siècle et fait d’abord figure de forteresse parmi celles qui jalonnaient le littoral et protégeaient la terre d’Islam contre les attaques éventuelles des flottes chrétiennes. Simple tour de guet, sans doute, mais qui, ajoute le géographe El-Bekri, “domine un bon mouillage très fréquenté par les navires”. Au milieu du xiie siècle, Idrisi, dans le livre qu’il composa pour son maître Roger II, le roi normand de Sicile, la décrit comme une cité florissante, ceinte d’un solide rempart et dont les bazars sont le siège d’un commerce actif.
Posté Le : 07/04/2024
Posté par : tlemcen2011
Ecrit par : G. Marçais p. 3486-3489
Source : encyclopedieberbere.1604