Algérie

Hommage posthume aux chouyoukh du zadjel


Hommage posthume aux chouyoukh du zadjel
Un émouvant hommage a été rendu, mardi soir, à titre posthume, à quatre chouyoukh du zadjel dans le cadre de l'exposition «Min el aswat ila nouba» (Des voix à la nouba) dédiée à la musique arabe à l'occasion de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe». Le département du patrimoine matériel et des arts vivants du commissariat de cette manifestation culturelle a rendu hommage à cette occasion aux chouyoukh Omar Bouhouala (1889-1978), Maâmar Benrachi (1904-1989), Abdelkader Toumi Siaf (1906-2005) et Khodja Bendjeloul (1908-1986) pour leur contribution artistique et leur dévouement dans la protection du patrimoine artistique constantinois représenté dans le zadjel, le malouf et les madih à travers, notamment,l'encadrement de plusieurs musiciens et interprètes dont certains font aujourd'hui la fierté de la chanson constantinoise. Le parcours et les contributions de ces artistes qui ont encadré le zadjel constantinois, considéré comme l'un des principaux cachets de l'Ecole de musique constantinoise, ont été longuement évoqués au cours d'une table ronde organisée dans le cadre de cette exposition culturelle et à laquelle ont pris part, outre des spécialistes en la matière, des membres des familles de ces chouyoukh.Le musicien Mustapha Msimri a qualifié le cheikh Maâmar Benrachi (1904-1989) de «personnage fort de caractère et modeste à la fois qui a pu créer une harmonie entre le poinçon qu'il utilisait dans son travail d'artisan-dinandier et le patrimoine immatériel que représente la musique à laquelle il a fait honneur dans ses chansons de zadjel, de malouf, de madih et de haouzi. Le cheikh Maâmar Benrachi qui fut le tout premier à fabriquer la «derbouka» en cuivre, mettait en musique les poèmes du grand Lakhdar Benkhlouf, poète de l'ouest du pays, a ajouté le même intervenant. Un des plus grands interprètes de zadjel dans ses différentes formes, le cheikh Omar Bouhouala en l'occurrence, occupait quant à lui une place de choix dans ce domaine car considéré, à l'époque, comme le maître absolu qui eut notamment pour élève Maâmar Benrachi, a ajouté Mustapha Msimri. Cet enseignant de zadjel était, de son vivant, qualifié de «dictionnaire de cet art», a souligné un de ses parents, Kamel Bouhouala, qui a affirmé qu'il avait appris par coeur plus de 150 zadjels en plus d'être un artisan doué dans la cordonnerie. Le cheikh Toumi Siaf Abdelkader a fait partie, pour sa part, de la délégation algérienne qui participa en 1932 au Congrès de la musique arabe au Caire (Egypte), ont souligné les participants à cette table ronde qui ont mis l'accent sur «le volume important de connaissances qu'il possédait dans ce domaine». Le cheikh Khodja Bendjeloul fut, de son côté, «derrière les prouesses du grand artiste Mohamed-Tahar Fergani», ont souligné les participants à cette table ronde, précisant que cet artiste était, aux côtés de Kaddour Dersouni et Zouaoui Fergani, membre de la troupe musicale constantinoise créée dans les années 1940. Les participants à cette conférence-débat se sont accordés à souligner le rôle déterminant de ces chouyoukh dans la préservation et la continuité du patrimoine musical constantinois et des valeurs artistiques locales et algériennes. Les organisateurs de l'exposition «Des voix à la nouba», inaugurée en août dernier pour se poursuivre jusqu'à novembre 2015, ont souligné que cette manifestation permet de mettre en lumière la musique arabe dans toute sa dimension, ses différents cachets et son universalité, s'agissant d'un patrimoine du Monde arabe, mais aussi de toute l'humanité.


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