Algérie

Hommage - Il était le Doyen des médecins de Tlemcen



El-Hadj Mansour Mostefa Kara n’est plus Avec le docteur El Hadj Mansour Mostefa Kara, décédé le dimanche 30 décembre 2007 à Tlemcen, disparaît l’un des plus anciens médecins de la ville. Il est né le 25 mars 1915 à Tlemcen, dans une ancienne famille. Après de solides études secondaires, il s’est inscrit comme beaucoup d’étudiants tlemceniens à la faculté de médecine de Montpellier où il obtint son doctorat en médecine. Il a poursuivi toute sa carrière à Tlemcen aux côtés d’une poignée de ses confrères dont Allal Benaouda, Merabet, Baba Ahmed, Gaouar et quelques autres médecins non moins prestigieux.  Dès son jeune âge, il milita dans les rangs du PPA et du MTLD à l’instar de son beau-frère le bâtonnier Boukli-Hacène Omar. La mort de ce grand homme est une grande perte pour Tlemcen qui en était si fière pour sa simplicité, sa droiture, sa douceur et sa bienveillance. Sa disparition est aussi une triste nouvelle pour tous les Algériens qui ont le souvenir de ce grand militant qui a tant fait avant et après 1954 pour la cause nationale. Qui ne se souvient de ce brave médecin qui a osé soutenir dans le feu de la guerre de libération la thèse de l’assassinat par les tortionnaires de l’armée française de son confrère le docteur Benaouda Benzerdjeb. Beaucoup de Tlemceniens ont souvenir que le docteur El-Hadj Mansour Mostefa Kara a eu ce coup d’audace de lancer à la face du général De Gaulle: «Nous voulons l’indépendance et rien d’autre». Ces paroles mémorables ont été proférées à la préfecture de Tlemcen en présence du docteur Allal Benaouda, du bâtonnier Abdelkader El-Hassar et du docteur Baba Ahmed. Un autre fait mémorable qui mérite, lui aussi, d’être rappelé. En mars 1956, j’ai été chargé par mon responsable si El-Arabi de contacter le docteur El-Hadj Mansour Mostefa Kara à l’effet de soigner un moudjahid du nom de Okkacha El Bouzidi qui venait d’être battu à mort par des policiers en service à la gare de Tlemcen, dès sa descente du train (Turenne - Tlemcen). Le docteur Mostefa Kara m’a pris dans sa voiture, une Peugeot 203 de couleur rouge. Nous prîmes la direction de la Mosquée d’El-Eubad où nous avons trouvé Okkacha très mal en point. Le docteur s’affaira auprès de lui et lui prodigua les soins nécessaires. Une demi-heure plus tard, il nous prit dans sa voiture et nous fit descendre à quelques mètres du café Le Palmier. La destinée a été belle et d’une grande utilité pour ce fils d’un modeste fonctionnaire pour qui la réussite sociale de son enfant était le but suprême de son existence. L’immensité de l’œuvre accomplie par El-Hadj Mansour Kara confond. Pour en saisir toute la mesure, faut-il rappeler que tout en menant de front tant de tâches diverses, il a le mérite d’avoir donné à l’Algérie deux fils Saïd et Mustapha, deux personnalités rayonnantes et significatives de la médecine qui traite du cœur. Sur ce point, comme en tant d’autres, le docteur El-Hadj Mansour Kara mérite de figurer dans la galerie des grands hommes auxquels la patrie sera toujours reconnaissante. Rachid Benblal Avocat & historien


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