Algérie

Hommage au fils de Tizi Hibel



L'association Mouloud Feraoun, du village Tizi Hibel, dans la région d'Ath Douala, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a célébré, hier, le 59e anniversaire de l'assassinat de ce célèbre écrivain, le 15 mars 1962, qui a marqué son époque et d'autres générations par son écriture et par son combat pour l'indépendance de l'Algérie.Une foule considérable a pris part à la cérémonie de recueillement organisée, à l'occasion, par l'association qui porte le nom de ce monument de la littérature. Les activités ont commencé par un recueillement et le dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Feraoun, puis de l'inauguration de son portrait à la placette du village. Deux figures de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), Mouloud Iboud et Mourad Derridj, ont également été honorées à la même occasion.
Rencontré en marge de cette cérémonie, Ali Feraoun a souligné qu'"on vient chaque année, ici, à Tizi Hibel, pour commémorer cette date en dehors de toute haine, même si l'assassinat de Mouloud Feraoun a été des plus odieux". L'objectif de cette journée, dit-il, c'est surtout de parler de l'?uvre de Feraoun, de son travail, de sa grande ?uvre humanitaire et aussi de veiller à la transmission de sa pensée et de son message.
"Nous avons une centaine d'hommes, de femmes et d'enfants venus de partout pour communier avec les gens du village, ce qui est un acte de solidarité que j'apprécie beaucoup", a-t-il affirmé. Pour sa part, la directrice de la culture, Mme Nabila Goumeziane, a évoqué un écrivain qui a tant donné pour la littérature algérienne et aussi un révolutionnaire, avant d'annoncer le lancement, incessamment, d'un prix littéraire dédié à Mouloud Feraoun.
"Feraoun a fait pour le patrimoine littéraire algérien et universel un legs exceptionnel à travers des ouvrages qui ont été traduits dans plusieurs langues. Pour cela, la Direction de la culture, la fondation et l'association qui portent son nom et l'APW de Tizi Ouzou ont décidé d'instituer ce prix, afin d'encourager l'écriture et la traduction des ?uvres de Feraoun".
Présent à cette cérémonie, le P/APC de Tizi Ouzou, Ouaheb Aït Menguellet, a parlé d'un devoir de mémoire pour honorer le combat de Mouloud Feraoun. "Un combat qui n'a pas été vain et que nous poursuivrons toujours. Pour nous, c'est un grand martyr de la République", a-t-il déclaré.
L'universitaire Saïd Ckemakh a, de son côté, affirmé qu'en ce 15 mars, "nous commémorons un homme et une ?uvre". "Feraoun a lutté pour l'indépendance de l'Algérie d'une autre manière. Il suffit de lire les 70 dernières pages du livre Le fils du pauvre, dans sa première édition, pour voir la dénonciation de la colonisation et de ce qui a été fait après le 8 Mai 1945", a-t-il indiqué.
"Feraoun a aussi dénoncé ce qu'allait devenir le FLN, en disant : ?Pauvres montagnards, pauvres étudiants, pauvres jeunes gens, vos ennemis de demain seront pires que ceux d'hier'", a rappelé Chemakh pour qui, Feraoun espérait l'indépendance algérienne. "Ce qui est reflété dans ses romans est surtout son attachement à la terre kabyle.
À propos de son livre La terre et le sang, et dans la préface écrite pour sa réédition, Mammeri disait : ?Ils ont pris la terre, mais ils n'ont pas pris le sang'", a ajouté Saïd Chemakh.

K. Tighilt


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