Algérie

hommage au dramaturge mohia



hommage au dramaturge mohia
Il y a quatre ans disparaissait Mohia : Hommage à Iboudrarène
Ni le froid ni la menace des intempéries et encore moins la neige -qui au contraire s’ajoute à la beauté des collines oubliées- n’ont pu empêcher les citoyens d’Iboudrarène à venir dans la convivialité commémorer le 4e anniversaire de la disparition du monument du théâtre d’expression berbère, en l’occurrence Mohia Abdellah.

En effet, si le monde artistique n’a pas été aussi nombreux que l’aurait souhaité n’importe quel fan de la culture, l’impeccable organisation du comité de village d’Ath R’bah consolidée par la non moins expérimentée association culturelle M’barek Ath Menguellet du village d’Ighil Bouamas avec le soutien de la direction de la culture de Tizi Ouzou. Ainsi une fresque dédiée à l’artiste en présence des frères Mohia, de ses cousins et de nombreux citoyens auxquels s’est joint Lounis Aït Menguellet, un autre pilier de la chanson kabyle. Ce dernier avec des mots simples, mais aussi pesants que ses vers, a évoqué le regretté Mohia de manière anecdotique. « Il enregistrait ses cassettes audio à l’aide d’un magnétophone qu’il faisait repiquer pour les offrir à des auditeurs et pour les faire écouter ; il fallait alors en faire plusieurs copies », témoigne le poète. Tout le monde se souvient du fait que Mohia ne vendait jamais ses produits.
« Il avait horreur du commerce de ce genre », lance un témoin, pour illustrer la générosité du dramaturge. Un infatigable homme de théâtre, un parolier impénitent, un génie de l’adaptation de grandes œuvres universelles… Les qualificatifs ne manquent pas. « Il a simplement voulu restituer quelques pans de notre mémoire collective orale à ceux qui nous ont devancés dans le passage à l’écrit », dira un quinquagénaire. A titre d’exemple, on ne se lasse pas d’écouter l’adaptation des fables de La Fontaine, des pièces théâtrales de Brecht, de Molière…, pour comprendre l’originalité de l’œuvre, que Mohia avait continué à travailler jusque dans son lit d’hôpital sur lequel il tentait d’achever une dernière œuvre, bien que son état de santé se détériorait. Le modeste hommage qui lui est rendu à Ath R’bah a été grand dans sa dimension. La fresque l’immortalise et les jeunes de la région valorisent ses créations.



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