Algérie

Hommage au comédien et Homme de théâtre Nouri SghirLa discrétion et la modestie comme signes particuliers



Hommage au comédien et Homme de théâtre Nouri SghirLa discrétion et la modestie comme signes particuliers
Les compagnons de cet illustre artiste sont revenus sur le professionnalisme et la passion de cet homme pour le quatrième art. Mais aussi sur son humilité et sa joie de vivre.On se souvient qu'au cours des journées du théâtre maghrébin qui ont eu lieu au début du mois de juin au théâtre régional de Batna, Nouri Sghir nous avait quittés, terrassé par la maladie. C'est pourquoi le Théâtre régional de Batna et le bureau de l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins (ONDA) ont tenu à rendre hommage au défunt artiste.
Aussi, la famille du quatrième art dans la capitale des Aurès a tenu à exprimer, à cette occasion, sa reconnaissance au talent et à l'amour du théâtre pour lequel le défunt s'est sacrifié sa vie durant. Parmi les comédiens et les metteurs en scène considérés comme très proches du regretté, figure Samir Oudjit avec qui il a travaillé, notamment lors du dernier festival du théâtre d'expression amazighe sur la pièce Ikenker, une adaptation de la célèbre pièce de théâtre Rhinocéros d'Eugène Ionesco. Cette production avait raflé cinq distinctions, notamment pour le meilleur texte. C'est entre sourire et tristesse que Samir Oudjit nous parle de son compagnon de scène. Il nous confie : "Beaucoup l'ignorent, mais Nouri a fait ses études à l'université de Constantine en psychologie. C'est en 1993 que j'ai eu l'occasion de voir et de palper son savoir-faire." Et d'ajouter : "Il est très visuel, même s'il n'élimine pas totalement la voix, il préfère le jeu. C'est certainement pour voir et déceler la sincérité et l'authenticité du geste. Dans la pièce Les Cobayes (une adaptation du film culte Vol au-dessus d'un nid de coucous), Nouri avait pris le rôle central du professeur, il ne l'a pas joué, mais incarné, c'était époustouflant. Ce n'est pas mon avis mais celui d'un autre grand du théâtre algérien qui nous a aussi quittés : Azzedine Medjoubi." à l'époque, Azzedine Medjoubi "venait fréquemment à Batna. Les deux hommes se sont liés d'une amitié en granite". Durant la même année, il décroche le grand prix du théâtre national amateur à El-Eulma. "Honnêtement, je ne sais pas ce que signifie théâtre amateur", nous dit le comédien tristement. Pour finir, notre interlocuteur nous parle d'un travail qui a bien avancé. L'auteur Nouri Sghir voulait à tout prix en faire une pièce de théâtre avec une touche bien "nourienne" : l''uvre d'Apulée de Madaure l'Âne d'or (el-himar adhahabi) ou (aghioul nouragh en chaoui berbère). Samir nous dit que de son vivant (halaoua / sucre), un surnom donné à Nouri, disait qu'on fait le tour du monde, qu'on touche à toutes les écoles et tendances, voici quelqu'un de chez nous (Apulée ndlr) et qui a offert à l'humanité un écrit unique dans son genre et son époque. Nouri n'a pas eu cette chance de réaliser ce projet qui lui tenait à c'ur. Samir Oudjit ajoute : "Je ferais tout mon possible pour que cette pièce voie le jour, et ça va être le meilleur hommage que nous puissions rendre à notre frère Nouri." Samir garde espoir pour qu'un théâtre régional, une association, une coopérative et pourquoi pas la tutelle prennent en charge le projet qui est ficelé à plus de 90%. Un comédien qui a tant donné, qui a initié et aidé, mérite et même à titre posthume la considération et le respect, qu'il accordait à tout le monde.
R. H
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