Algérie

Hommage à Yacine Marssali


Hommage à Yacine Marssali
Yacine Marssali (en cercle) avec l'équipe de l'Entv au Maroc sur la route vers FèsCette fois-ci, tu nous as vraiment quittés l'ami...Ingénieur du son tu étais parmi un groupe de cameraman, de techniciens, preneurs de son qui illustraient les JT et les émissions de la télévision par les images et le son, tu faisais partie de ce qu'on appelait «Djounoud El khafaa», de ceux qui se tenaient derrière la caméra et le micro où sans eux l'image et le son de l'événement ne pourraient pas arriver aux citoyens des quatre coins de l'Algérie.J'ai appris avec tristesse ton départ vers le Compagnon Suprême et je me suis remémoré quelques séquences que nous avons vécues ensemble durant des années au service reportage de la télévision algérienne. Dans ces quelques lignes je me contenterais «d' un arrêt sur image» comme on dit dans notre jargon, sur trois séquences:-la première, nous avons partagé des moments inoubliables particulièrement lors du séisme d'El Asnam octobre 1980, tu faisais partie de l'équipe technique qui assurait avec moi la permanence de l'équipe de la TV sur place pendant trois mois pour alimenter les différents JT de l'unique sur l'évolution de la situation dans la région et les opérations de secours et de relogement des sinistrés. Lorsqu'on parcourait les différents villages et douars de la wilaya d'El Asnam, j'ai toujours cette image de toi avec ce visage jovial allant vers les citoyens et les habitants du douar et revenant à chaque fois les mains chargées de galettes.-La deuxième séquence et elles sont nombreuses, nous étions ensemble en mission au Maroc en 1981 pour la couverture du Sommet arabe de Fès dénommé à l'époque: Fès1. Dans le groupe il y avait entre autres: Zoubir Debbagh, M.Ouaoua, Ali Gherras et des collègues de la presse algérienne de l'époque, l'APS, la Radio et El Moudjahid. Nous étions un groupe d'Algériens dans les villes marocaines «Rabat, Fès et Casa» après la fermeture des frontières depuis plus de 6 ans. Tu étais le plus jeune d'entre nous, tu étais le plus dynamique à aller vers les Marocains, à les questionner, les interpeller sur différents sujets avec beaucoup de spontanéité et d'innocence juvénile, avec ton accent particulier, l'accent d'un jeune Algérois. Ta spontanéité t'a permis au bout de deux jours de devenir le guide du groupe et l'intermédiaire entre nous et les commerçants du marché de l'antique Fès.-La troisième séquence et ce n'est pas la dernière, en 1993, en pleine tourmente de la décennie noire, quelques jours après l'assassinat de Smaïl Yefsah, de Zenati, Abada et d'autres cadres de la télévision et en tant que responsable de l'information je t'ai chargé en compagnie du caméraman Kamel Brahimi de couvrir un sujet en m'adressant à vous directement sans passer par les structures administratives. Le sujet n'ayant pas eu lieu, vous êtes rentrés chez vous sans m'informer. J'ai attendu tout l'après-midi de vos nouvelles vainement, à l'époque, une psychose régnait au sein de la télé, à chaque fois qu'une équipe quitte le 21 bd des Martyrs pour assurer la couverture d'un événement, on avait la peur au ventre. J'ai passé toute la journée à attendre de vos nouvelles. A la fin du Journal télévisé de 20 h, la peur au ventre j'ai pris ma voiture et je me suis déplacé jusqu'à chez toi puisque tu habitais dans les environs de la télévision, exactement sous le pont d'Hydra et là j'ai demandé à un voisin de t'appeler, et tu sors de la porte de chez toi avec un sourire en me disant: «Wach kayen chef'» et là je ne peux pas aller plus loin pour dire quelle a été ma réponse. Des années après on se rappelait toujours cette séquence avec une franche rigolade. Ce jour-là je t'ai laissé avec les tiens mais cette fois-ci tu es vraiment parti... comme beaucoup de tes confrères de la télé qui ont permis à l'écran de l'unique d'être illuminé pendant la décennie noire. Alors, adieu l'ami et repose en paix.Ammar Bakhouche(ancien directeur de l'information de l'Entv entre 1990-1991 et entre 1993-1994)


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