Algérie

Hommage à un journaliste digne ... ami des humbles



Décédé vendredi dernier à l'EPH de Thénia, notre confrère et ami de La Dépêche de Kabylie, Saïd Haddouche, a été enterré avant-hier en présence d'une foule nombreuse, composée majoritairement de ses amis et d'autres anonymes.Doyen des journalistes au niveau local et enseignant exemplaire, «Salim», comme on aime l'appeler, repose désormais au cimetière surplombant la maison familiale à Thénia. Ceux qui l'ont accompagné à sa dernière demeure parlent d'«un être exceptionnel épris de valeurs humaines et morales». «Le défunt était l'ami de tous. Il avait un grand c?ur. Tout ce qu'il entreprend il le fait avec passion et abnégation», témoigne Rabah, un de ses voisins. Ses confrères et anciens collègues de la presse louent «son professionnalisme, son intégrité et sa disponibilité à aider tous ceux qui le sollicitent». «Salim était quelqu'un de très honnête, serviable et discipliné.
On avait travaillé ensemble à Révolution africaine, Parcours Magrébin, puis à Algérie Hebdo, dans les années 1990. Il était un fonceur et fut le précurseur de l'information de proximité. Il avait tissé des liens avec des habitants de toutes les localités de la wilaya. Durant la décennie noire, il était l'un des rares journalistes qui faisait des reportages sur le terrain, parfois près des maquis, pour rendre compte de l'évolution de la situation sécuritaire. Il portait avec lui juste un petit sac en plastique et se déplaçait par bus puisqu'il n'a jamais possédé un véhicule», témoigne notre collègue, Lahkdar Hachemane.
Notre ancien confrère de Liberté, Hamoud Ibaouni, lui, évoque «un homme qui aime servir sans jamais penser à se servir». «C'est grâce à Salim que je suis devenu journaliste. C'est lui qui m'a appris les règles de base du journalisme et encouragé à écrire pour Liberté après la mort de Rabah Hamouche en 2003», se souvient-il. Et de rappeler : «Salim était non seulement un fin analyste de la situation sécuritaire, mais aussi un fervent défenseur des travailleurs, notamment quand il écrivait au journal le Matin». Ses anciens élèves gardent de lui l'image d'un «enseignant dévoué, consciencieux et méthodique».
«C'est lui qui m'a fait aimer la philosophie, car il nous expliquait souvent avec des exemples concrets», témoigne Lydia, aujourd'hui enseignante de français. Moula Si Youcef, un de ses collègues de travail au lycée, loue «le sens de la responsabilité du défunt et son sérieux dans le travail». Ainsi, durant toute sa vie, Salim Haddou est resté égal à lui-même. Un homme intègre, modeste et juste. Dans le milieu de la presse, il était considéré comme le sage, le réconciliateur. En cas de malentendu, il intercède en donnant raison à l'un sans pour autant faire le procès de l'autre.
Salim fut le père fondateur de la première association des correspondants locaux et son premier président. Au moment où certains couraient derrière les privilèges, Salim passait son temps à bourlinguer à la recherche d'une bonne information à envoyer à la rédaction. Le défunt a laissé derrière lui une veuve et 4 enfants inconsolables dans un petit F2 à Boumerdès. Repose en paix l'ami ! Ta simplicité, ta bonté et ta gentillesse marqueront à jamais notre parcours dans ce bas monde.


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