Algérie - Revue de Presse

Hommage à un ami de l’Algérie



André Mandouze revisité Une table ronde sera organisée, aujourd’hui, à la Bibliothèque nationale d’El Hamma à Alger, en hommage au professeur André Mandouze, décédé le 5 juin dernier à l’âge de 90 ans. Parmi les intervenants attendus cet après-midi, on peut citer les époux Chaulet, Claudine et Pierre , l’archevêque d’Alger Monseigneur Henri Teissier, le professeur Mahfoud Kaddache, MM. Réda Malek, Abdelhamid Mehri, Mabrouk Belhocine, Saïd Chibane et de nombreuses personnalités qui viendront apporter leur témoignage autour de celui qui «fut et restera dans nos mémoires un compagnon de lutte et un grand ami du peuple algérien en même temps qu’un fils valeureux de la nation française et un ardent patriote». Des propos contenus dans la lettre de condoléances adressée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à sa veuve éplorée Jeannette. Ce véritable ami de l’Algérie et non moins spécialiste de Saint Augustin et de l’antiquité Chrétienne, est passé comme il l’écrit lui-même «d’une résistance à l’autre». Il s’engage, ainsi, très tôt dans le combat contre le nazisme et prend part, par la suite, à la fondation de journaux clandestins comme Témoignage Chrétien et Libération, dont il a été le rédacteur en chef. En 1946, il débarque en Algérie où il découvre les affres de la colonisation. Professeur à l’Université d’Alger, il créera en 1954 la revue Consciences maghrébines. André Mandouze est surtout connu pour son engagement dans la Révolution algérienne et comme une figure de proue du Manifeste des 121, aux côtés de Jean Paul Sartre et de tant d’autres intellectuels qu’on appellera ici les «Justes». Avec Henri Alleg, par exemple, Mandouze est parmi les rares personnalités françaises à dénoncer la torture pratiquée en Algérie. Adversaire résolu de la France coloniale, l’ancien résistant au nazisme connaîtra, alors, la prison en 1956 et subira plusieurs tentatives d’assassinat de la part de l’OAS. Souvent considéré comme un «trublion» par les tenants de l’Algérie française, André Mandouze, est cet homme qui est resté fidèle à ses engagements humanistes et chrétiens, et ce, jusqu’à son dernier souffle. Pour preuve, il est resté vigilant: Il s’opposera, malgré son âge avancé à la loi inique du 23 février 2005 faisant l’apologie de la colonisation française en Afrique du Nord. Il en viendra même à dénoncer, sur ce registre, la résurgence de l’idéologie coloniale et ses effets néfastes sur la société française d’aujourd’hui. Mohamed-Chérif Lachichi


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