Hommage à Slimane Azem

L'Association culturelle «Les amis de Tadmait» a organisé vendredi dernier, en collaboration avec l'APC, un hommage à Slimane Azem, un des piliers de la chanson kabyle, décédé en janvier 1983 en France où il est enterré.Cet hommage a consisté en une exposition publique au jardin de la ville de Tadmaït, chef-lieu de commune situé à 18 km à l'ouest de Tizi Ouzou. Dans cette exposition, il est retracé notamment l'historique de l'?uvre et de la vie de l'artiste.
Parallèlement, une conférence-débat a été animée par un des cousins du poète. Initialement prévue pour apporter son témoignage dans cette activité des amis de Tadmaït, Mme Hedjila Azem, la s?ur du regretté, âgée de 85 ans, n'a pu venir y prendre part en raison de son faible état de santé du moment. Elle transmettra cependant ses vifs remerciements à travers le conférencier, Hocine Azem, aux organisateurs de l'hommage.
«C'est le pouvoir qui a orchestré l'éloignement de Slimane Azem de son pays et c'est le même pouvoir qui a bloqué son retour. Les chansons de Slimane Azem étaient interdites à la radio nationale à partir de 1967», affirme le conférencier. Le président de l'association «Les amis de Tadmaït» dira quant à lui qu'il est de «notre devoir de rendre hommage à ce monument de la chanson kabyle, qui n'a jamais cessé d'appeler à la fraternité à travers ses chansons». Né en 1918 à Agouni Gueghrane (Tizi Ouzou), Slimane Azem a quitté l'Algérie en 1937. Au début des années 1940, il écrit sa première chanson, «A Mûh a Mûh», consacrée à l'exil, au déracinement et aux conditions exécrables des ouvriers de l'immigration.
L'?uvre sera une sorte de prélude à un riche répertoire composé et chanté pendant près d'un demi-siècle. Le dernier gala de Slimane Azem remonte à 1982 en France.