Hommage à Nabila Djahnine et à Katia Bengana

Pour réaffirmer le sens politique du combat de la femme, le collectif Femmes de Béjaïa a choisi d'organiser, jeudi, en début de soirée, un rassemblement à la Place de la liberté d'expression Saïd-Mekbel. La manifestation a été programmée, ainsi, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme. Ont pris part à ce rassemblement hautement politique, des féministes et des militants et militantes de la démocratie de diverses tendances politiques.C'est vers 18h que l'action, "Pour l'égalité des droits entre hommes et femmes", a été entamée avec une prise de parole des membres dudit collectif. "Nous sommes ici pour raviver la flamme du combat de nos aïeules pour nos droits et maintenir cette dynamique dans notre pays", a déclaré la première intervenante. Et d'ajouter, en substance, que "les acquis arrachés de haute lutte sont en péril". L'oratrice se déclare pour un 8 Mars de la dignité et ajoute qu'elle "rêve de marcher dans les rues sans être agressée".
Lui succédant, un autre membre du collectif souligne dans son intervention "l'avancée des femmes tunisiennes dans leur combat émancipateur". Et d'ajouter : "On a besoin de plus de temps pour un débat ?mixte' au sujet de la place de la femme et de l'enfant dans la société." Un autre membre du collectif Femmes de Béjaïa soulignera que "la question des droits de la femme concerne aussi bien les femmes que les hommes démocrates car, en ce moment, il y a un retour en force des intégristes islamistes".
Dans son communiqué appelant à cette action, lu lors de ce rassemblement par l'un de ses membres, le collectif Femmes de Béjaïa a rappelé l'historique de cette Journée mondiale du 8 Mars et les sacrifices consentis par les femmes dans leur combat pour leurs droits à l'égalité dans le monde. "La femme algérienne, elle aussi, a pris part à ces mouvements de lutte, notamment lors de la guerre de Libération où elle a participé courageusement à l'indépendance de son pays opprimé et colonisé. Les moudjahidate, avec leur participation glorieuse à la guerre, ont arraché de considérables avancées, notamment le droit à la scolarisation et au travail", lit-on dans la déclaration de ce collectif.
Ils ont souligné en outre que "le 8 Mars est l'occasion pour nous, femmes, de revendiquer l'égalité, de dresser un bilan sur notre situation dans la société et d'améliorer nos conditions et non une fête qu'on attend chaque 8 Mars de l'année pour recevoir des cadeaux". Ainsi, le collectif estime qu'"il est temps de se lever pour nos droits (...) comme toutes les féministes qui se sont battues jusqu'à la mort pour un monde meilleur sans oppression ni inégalité, comme l'ont fait Nabila Djahnine et Katia Bengana, qui nous ont quittés à la veille d'un 8 Mars".
À souligner que le collectif appelle toutes les femmes à le rejoindre pour "organiser, pourquoi pas, une marche nationale des femmes à Béjaïa pour leurs droits".
L. OUBIRA