Les Zénètes charmés par la Kabylie Une vingtaine de personnes de la région de Timimoun (Izanaten) a séjourné la semaine dernière sur les hauteurs des montagnes de Kabylie. Leur destination, Ath Yenni. Leur mission, rendre hommage à Mouloud Mammeri à l?occasion du 18e anniversaire de sa disparition et participer aux festivités commémoratives de l?association culturelle locale, Talwit (paix). La troupe qui comprend une femme, est venue de la lointaine Timimoun, à 1300 km de Tizi Ouzou, chanter l?Ahellil, ces chants sacrés du Gourara, dont Mouloud Mammeri a fait un ouvrage. Celui qui avait servi de guide à l?illustre enfant de Taourirt Mimoun dans ses travaux de recherche qui ont duré huit ans, Moulay Seddik Slimane, dit Moulay Timi, était là, fier d?avoir collaboré à la réalisation des études de Mouloud Mammeri sur sa région natale. S?exprimant dans un parfait français, Moulay, ancien ouvrier à la retraite a les qualificatifs d?un parfait progressiste. Il parle de la mixité. « Cette fois-ci, il y a une seule femme parmi nous, mais la prochaine fois, elles seront nombreuses. La société des Zénètes est foncièrement mixte, avant que le FLN ne vienne après l?indépendance nous chanter les vices de la mixité. L?intégrisme a fait le reste ». L?équipe de Moulay, drapée dans son costume traditionnel (turban d?une blancheur éclatante et des gandouras d?un bleu marine) a suscité curiosité et admiration des villageois d?Ath Yenni. Pour Moulay, qui s?est exprimé en berbère, les contacts sont importants et invite les jeunes de Kabylie à aller à Timimoun. « Les contacts, les échanges et l?union sont importants pour nous. Il faudrait s?écouter mutuellement pour évoluer », a déclaré Moulay lors de la cérémonie de dépôt de gerbe de fleurs sur la tombe de Mammeri. Un membre du comité d?organisation remercie l?intervenant, « notre ami targui », avait-il dit. « On n?est pas des Touaregs, on est des Zénètes », précise Moulay. Comme quoi les contacts sont réellement utiles. L?occasion était vraiment bonne pour Ath Yenni d?exhiber ses atouts touristiques, sa dimension de destination nationale et son hospitalité légendaire. Et, c?est une édition de la fête du bijou qui s?annonce pour l?été prochain. Toutefois, la fête de 2006 n?est pas totalement achevée. Le ministère de PME?PMI n?a pas honoré ses engagements financiers. M. Nacer Tabèche, P/APC d?Ath Yenni et président du comité d?organisation de la fête du bijou, dira : « Une enveloppe de un million de dinars représentant le coût des affiches n?a pas été virée par le ministère de la Petite et Moyenne Entreprise malgré mes démarches. C?est cet impondérable qui m?empêche encore de dresser un bilan de la précédente édition. Pour ce qui concerne l?APC, tout est réglé et l?on s?attelle à préparer la prochaine. » L?immense banderole qui traverse la rue principale reprend une citation de Mouloud Mammeri. « On ne ressuscite pas les horizons perdus, ce qu?il faut, c?est définir des horizons nouveaux » . La venue des Zénètes à Ath Yenni en villégiature et porteurs de messages d?amitié et de renouveau est déjà un gage de défense de la mémoire de Mouloud Mammeri, l?universel.
Posté Le : 05/03/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Saïd Gada
Source : www.elwatan.com