Hommage à Lucien Sportisse, militant communiste algérien assassiné par la Gestapo à Lyon le 24 mars 1944

Nous avons appris que la plaque commémorative de Lucien Sportisse militant communiste algérien assassiné par les fascistes à Lyon en 1944 a été retirée de son emplacement ces derniers jours.

En dépit de cela et malgré l’absence de cette plaque commémorative déposée en ce lieu de son décès par les autorités de la ville de Lyon, un groupe composé de militants du PADS (Parti algérien pour la démocratie et le socialisme) et d’éléments de la Jeunesse communiste de Lyon ont rendu hommage au militant communiste algérien Lucien Sportisse le mardi 24 mars 2015 en se rassemblant tous ensemble devant la plaque de la rue portant son nom à Lyon.

Nous rappelons Lucien Sportisse fut assassiné par les fascistes le 22 Mars 1944.

Pour donner suite à l’arrachage de cette plaque commémorative, un groupe de militants ont rapidement pris attache le 24 mars avec la mairie de Lyon 1er où ils ont signalé le fait en le dénonçant auprès du l’adjoint au maire Ellioth Aubin.

Ce dernier leur a alors recommandé de faire part de leur indignation auprès du chargé du patrimoine qui en principe devrait fournir une réponse écrite à leur réclamation.

Pour mémoire, nous rappelons qu’au regard de son haut niveau de militantisme et de sa lutte infatigable contre le colonialisme sévissant en Algérie, l’administration coloniale qui l’avait déjà renvoyé de son poste d’instituteur prend la décision d’éloigner Lucien Sportisse du pays afin de l’empêcher de poursuivre sa lutte.

Il est alors réintégré dans son poste d’instituteur mais seulement lorsqu’il se retrouve exilé en France, dans un village des Hautes Alpes.

Il reprend alors dès son arrivée en France, sa lutte de militant communiste internationaliste contre le fascisme et l’occupation nazie. Son activité militante le fait vite connaitre dans la région et c’est à la suite de cela que son assassinat est organisé par la Gestapo française.

Lucien Sportisse est assassiné le 22 Mars 1944 à Lyon par Marc Giroud alias « Dagostini ».

Nous pouvons regretter, que dans son pays en Algérie aucun hommage à sa mémoire n’ait jamais été organisé.

Nous pouvons également regretter qu’à l’image de nombreux autres vaillants et courageux militants communistes qui ont donné leur vie pour l’indépendance et la liberté de notre pays, il n’ait pas été jugé opportun de désigner des lieux pour leur rendre hommage et pour rappeler leur combat et leur engagement. Et cela est dû à leur mémoire. Cela est également dû aux générations qui ne les ont pas connus et auxquelles, l’on s’est bien gardé d’enseigner leur engagement et leur lutte.

Lire ici : Lucien Sportisse, un pionnier de la lutte communiste en Algérie contre le colonialisme, assassiné il y a soixante-dix ans

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Ali Sayad

Alger républicain