Algérie

Hommage : À la mémoire de Hadj Mohamed Khelifa



Modeste et généreux, tu l'étais. Travailleur obstiné, tu le fus. Fidèle et loyal, je ne peux t'en dessaisir. Je ne trahirai point ta mémoire, si pour m'aider à  parler de toi, j'évoque un tantinet ton parcours. En tant qu'éducateur tu étais un peu différent de nous car, dès ton recrutement à  Rahouia, en qualité d'adjoint puis à  Oued Lili, El Wazir Abou El Hassan et à  Maasmi de Tiaret en qualité de directeur, tu t'es lancé dans un combat généreux et plein de sacrifice. Ton champ d'action fut l'école algérienne et tes outils le tableau, la craie, l'ardoise et le porteplume. Te rappelles-tu, qu'au premier temps de la pénurie de livres, toi, avec ta pierre humide commandée à  Manufrance, tu avais réalisé pour tes élèves des fascicules de lecture' Tu t'es donné à  fond, sans compter ! Tu m'avouais qu'en contemplant alors les cinq cents ou six cents frimousses qui s'ébattaient dans la cour de récréation avec une infinie confiance tu te répétais: «Ils n'ont que moi pour faire passer le gué, ils n'ont que moi pour qu'ils deviennent des hommes… des citoyens». Et l'écoulement du temps du labeur reprenait ses droits. Ce n'est pas fini! Dès la prise de ta retraite tu t'es attelé à  une autre mission: celle de te mettre au service des élèves déficients visuels, accidentés ou autres. Après avoir doté plus de cinq cents élèves de lunettes médicales sous l'égide de la Mutuelle Assistance Scolaire d'Oran-MAS dont tu étais l'artisan local et le zélé défenseur, tu t'es lancé, avec l'aide de M.Ammiche, son président, en la structuration d'un centre régional de lunetterie médicale à  Tiaret. Ce centre, tu l'as construit, tu l'as aménagé, tu l'as équipé et tu n'attendais que l'arrivée des appareils pour le faire consacrer. (La stèle inaugurale sans date, portant le nom de M. le wali, est déjà accrochée au mur. Vingt élèves étaient préparés en tant que choristes pour le jour J. Tu avais obtenu la collaboration du professeur d'ophtalmologie, Mme Mahmoudi, de la directrice de la clinique d'ophtalmologie Mme Zerrouki, de Mme Chiali de la MAS, du directeur de la santé de Tiaret et de trois optométristes entièrement dévoués à  la cause. Après tout cela, et subitement, tu nous joues le tour de nous quitter un certain 24 mai 2011 à  6h20 à  Oran dans la discrétion qui t'est coutumière. Le 23 mai tu me chuchotais de veiller sur Kader ton fils et confident et, surtout, de demander aux autorités locales de ne pas abandonner l'entreprise mise sur pied. Je demanderai à  ce que ce centre porte ton nom.                                          


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