Hommage à l'un, rien pour l'autre

Une même vie, un destin différent. L'année 2014 a débuté bien tristement pour le football qui a perdu, le même jour, deux de ses plus grands serviteurs. Au moment où Mustapha s'éteignait, le Portugal apprenait le décès de celui qui était considéré comme l'un des plus grands joueurs de l'histoire de son football, à savoir Eusebio.Ce dernier était Mozambicain de naissance mais c'est pour le Portugal qu'il a joué dans les années 60 car le Mozambique n'a obtenu son indépendance qu'en 1975. Avec l'équipe lusitanienne il s'est fait un nom et avait atteint les sommets. Aujourd'hui, le Portugal et son peuple reconnaissants lui rendent un hommage appuyé puisqu'un deuil de trois jours a été décrété dans tout le pays. Le même jour l'Algérie et son football perdaient un de ses fils les plus glorieux. Mustapha Zitouni était en équipe de France en 1958 et s'apprêtait à disputer une Coupe du monde en Suède. C'était le summum de toute une carrière qui s'annonçait pour celui qui avait tout à ce moment-là. Mais Zitouni est né Algérien et l'avait toujours revendiqué. Son pays, en 1958, luttait pour obtenir son indépendance. On lui avait, alors, demandé de rejoindre Tunis où allait être créée l'équipe de football de l'Algérie combattante, l'équipe du FLN. Il aurait pu dire non, lui, qui savait que s'il acceptait ce serait mettre un trait sur sa carrière professionnelle et oublier le Mondial de Suède. Mais il a dit oui à l'appel qu'on lui avait lancé, il avait dit oui au devoir et au sacrifice.Il avait rejoint Tunis et participé à la campagne de l'équipe du FLN. Ils sont combien les Algériens, aujourd'hui, qui feraient un tel sacrifice et et qui seraient capables de tout laisser tomber pour un idéal et une conviction ' En ce 4 janvier 2014, Mustapha Zitouni, l'un des héros de l'équipe du FLN, nous a quittés. On aurait pu attendre du pays qu'il lui rende un hommage à la mesure de sa renommée et de ce qu'il a fait pour l'Algérie. Eusebio a eu trois jours de deuil, Zitouni a, lui, été enveloppé dans l'oubli. C'est dommage.