Algérie

Hommage à Iguerbouchene



Le Centre algérien de la cinématographie organise jusqu'au 26 août un hommage au compositeur et chef d'orchestre Muhend Iguerbouchene sur ses différentes plateformes virtuelles.Le Centre algérien de la cinématographie, organisme chargé de gérer le réseau des salles de la Cinémathèque, organise depuis hier un cycle virtuel en hommage au compositeur Muhend Iguerbouchene, à l'occasion de la 55e commémoration de son décès, et ce, à travers la diffusion d'un documentaire et d'extraits de sa musique. Pour ceux qui ne connaissent pas l'artiste, le lien entre son ?uvre et le cinéma ne semble pas évident. Or, Iguerbouchene était notamment connu pour ses musiques de films.
«Dans le cadre des programmes virtuels du Centre algérien de la cinématographie, la Cinémathèque algérienne présente un hommage à Mohamed Iguerbouchene, le premier compositeur algérien de musique classique et de musiques de films», lit-on sur le communiqué.
Né le 13 novembre 1907 à Aït Ouchène (commune d'Aghribs près d'Azzefoun dans la wilaya de Tizi-Ouzou), décédé le 23 août 1966 à Hydra, Mohamed Iguerbouchene disparaissait donc il y a 55 ans.
Après un cursus primaire à l'école Sarrouy dans le quartier populaire de Soustara, il fait ses premiers pas en musique à l'âge de douze ans quand il commence des cours de solfège. Trois ans plus tard, il fait une rencontre décisive : un comte écossais, séduit par les talents du jeune adolescent, lui offre alors l'occasion d'aller étudier la musique en Europe. Il intègre alors en 1922 le Royal Northern College of Music à Manchester, puis rejoint la Royal Accademy of Music. Toujours grâce aux financements du comte écossais, il séjourne à Vienne en Autriche pour parfaire son apprentissage sous la houlette d'un éminent professeur. En 1925, âgé de 18 ans, il donne son premier concert où il joue ses propres compositions dont Rhapsody Kabilya et Arabic Rhapsody. Il obtient plusieurs prix puis rejoint la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique ainsi que la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Au milieu des années 1930, Iguerbouchene s'intéresse au cinéma et compose la musique d'un documentaire et d'un court-métrage avant de se faire proposer la musique du film Pépé le Moko de Julien Duvivier (1937). C'est ce long-métrage, dont le rôle principal était campé par Jean Gabin, qui marque le véritable lancement d'Iguerbouchene comme compositeur de cinéma. Suivront le documentaire Terre idéale tourné en Tunisie, puis Algiers dont il compose la musique avec Vincent Scotto, puis une vingtaine de courts-métrages pour le compte de la maison Mercier Films, pour finir avec Au c?ur de La Casbah de Pierre Cardinal.
Par ailleurs, Iguerbouchene est également connu pour avoir écrit une cinquantaine de chansons pour le chanteur algérien Salim Halali.
«Iguerbouchene est considéré comme le Mozart de la musique classique algérienne. Mais en tant que cinéphiles, c'est sa relation avec le cinéma qui nous intéresse et à laquelle nous rendons hommage aujourd'hui», explique le communiqué de la Cinémathèque.
Hier, le CAC diffusait sur ses plateformes virtuelles un numéro de l'émission télévisuelle «Fréquence musique» d'une durée de 21 minutes, consacré à la vie et l'?uvre du compositeur. Produite par Canal Algérie sur une idée d'Amir Nebbache et réalisée par Abdelkrim Bouguerra, l'émission revisite le parcours d'Iguerbouchene à travers des images d'archives et d'extraits de ses compositions. On y découvre le visage de ses parents ainsi que des photographies de l'époque des quartiers où il a grandi, ainsi que des scènes des films dont il a composé la musique.
S. H.


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