Algérie

Hommage à Idir, symbole de toute une génération



L'Association de culture berbère (ACB), qui siège à Paris, a consacré son dernier numéro de la revue La Lettre au grand chanteur Idir, décédé le 2 mai dernier. Parue au mois de juin et disponible gratuitement sur le net, cette édition rassemble plusieurs contributeurs issus de divers domaines ayant côtoyé de près ou de loin Idir. Pour l'historien et critique littéraire Mustapha Harzoune, dans son texte intitulé "Idir : porte parole d'une génération", il évoque dans les moindres détails le parcours du jeune Hamid Cheriet, qui deviendra au fil du temps le "symbole" de toute une génération.Nous retrouvons également une contribution de l'humoriste et comédien Fellag, qui dans Je ne fais que tracer ma route, raconte sa première rencontre avec le "monument" de la chanson kabyle. À cet effet, il replonge le lecteur en 1996, au Zenith de Marseille où il devait participer à un concert d'Idir. "Programmé en ouverture de rideau, dès la fin de ma courte prestation, je courus vers ma loge pour vite me changer et revenir m'asseoir parmi le public afin de ne rien rater du concert", a-t-il confié. Et de poursuivre : "Idir entra sur scène. Magie et enchantement. Public délirant. Un tsunami ! J'étais rempli d'un bonheur extatique." Avec beaucoup de tendresse, il dresse le portrait d'un homme et un artiste qui "après deux heures de spectacle, il était d'un calme olympien. Pas une goutte de sueur. J'étais scotché devant tant de maîtrise. Le Dalaï Lama ! Sur scène comme dans la vie, la même sérénité. Comme par magie, sa voix d'un timbre béni des dieux lui suffisait pour mettre le feu dans 5000 coeurs". Autre beau témoignage dans La Lettre : "Entre douceur et engagement" de l'autrice Samia Messaoudi.
Cette dernière relate ses souvenirs d'adolescente qui ne ratait pas un spectacle d'Idir, où "nous dansions, nous chantions, nous étions infatigables... et heureuses. Les youyous résonnent encore". Plus tard, grâce à son métier de journaliste, elle rencontre enfin son idole, qui outre le chant s'est distingué pour son engagement indéfectible pour les causes justes. "Idir ne ménageait ni son temps ni ses soutiens : droit de vote des immigrés, voix de tous les sans voix, démocratie en Algérie, solidarités internationales... Quelle que fut la cause à défendre, s'il l'estimait juste, Idir était au rendez-vous." Tout en indiquant : "Il est devenu, pour le monde, l'ambassadeur de la chanson kabyle. Ses duos avec Aznavour, Tryo, Leforestier, Akenaton... disent cette 'france des couleurs' et des 'identités'." Parmi les différentes contributions, nous retrouvons entre autres celle de Hend Sadi "Un spectateur au firmament", de Soad Baba Aïssa "Quand il est mort le poète, toute sa famille pleurait..." ou encore "Avancer, le seul mot qui nous permette de faire que la vie continue" de Belkacem Tatem (président de l'ACB). À noter que le PDF est disponible sur www.acbparis.org.


R. C.


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