Les héritiers du Mouvement démocratique et social (MDS) vont célébrer le 5e anniversaire de la disparition, le 2 août 2005, de El Hachemi Cherif, leur camarade et ancien secrétaire général du parti, en rangs dispersés.
A cette occasion, le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), créé par des transfuges du MDS, a rendu publique hier une déclaration où il dépeint un tableau sombre de la situation politique et sociale du pays. « Les jeunes, faute de perspectives, sont candidats à l'exil et la mer est devenue la Faucheuse. La situation des femmes n'a pas changé d'un iota. Elles sont encore régies par des lois d'un autre âge. Les terroristes recyclés en repentis sous couvert de réconciliation nationale courent toujours dans le pays dans l'impunité totale et continuent de nous narguer du haut des privilèges grassement concédés par un pouvoir capitulard », notent les responsables du PLD. Dans l'Algérie d'aujourd'hui, résume le parti, « on punit la victime et on encense le bourreau ». Et d'avertir : « L'islamisme politique est toujours en embuscade et il est fin prêt à s'emparer de tous les pouvoirs. » Selon les rédacteurs de la déclaration, « l'Algérie aurait pu connaître un essor réel grâce à l'immensité de ses richesses, mais l'absence de volonté politique acoquinée à une corruption généralisée, réduit à néant tous les espoirs ». Ce parti, qui place la laïcité au centre de son combat, estime que « le peuple aurait pu vivre un autre sort si le pays avait plié ses ambitions aux exigences d'un véritable Etat moderne ». Il n'en est rien malheureusement.Car « les Algériens sont victimes d'un système dont la gabegie, l'incurie et le népotisme font loi », ajoute le PLD, un parti dirigé par Moulay Chentouf. Les anciens compagnons de El Hachemi Cherif refusent de céder devant cette situation désespérante. « Nous ne sommes pas de ceux qui capitulent devant ce système rentier et mafieux », lancent-ils. La société algérienne traîne encore les graves conséquences des différentes tragédies qu'a connues le pays depuis l'indépendance. Malgré les « mesures » prises au niveau officiel, les victimes s'estiment toujours lésées. Par ailleurs, des familles victimes du terrorisme jusqu'à celles du printemps noir, en passant par celles des disparitions forcées, « la justice n'est pas encore rendue et la vérité demeure toujours inconnue ». C'est ce qu'a affirmé la présidente de l'association Djazaïrouna, Cherifa Khedar, lors d'une rencontre organisée hier par le MDS en hommage à El Hachemi Chérif. L'intervenante a indiqué que les différentes lois (concorde civile et réconciliation nationale) promulguées par le pouvoir « n'ont pas aidé à faire connaître à la société et aux victimes la vérité sur ce qui s'est passé durant les années du terrorisme ». « D'où l'idée de mettre en place une justice transitionnelle, seul moyen à même de conduire vers la vérité et la justice et garantir aux victimes une réparation morale », a assuré la présidente de Djazaïrouna. Pour ce faire, a souligné Belaïd Abrika, ancien animateur du mouvement des archs, « il faut lutter contre l'impunité ». Selon lui, « l'impunité est érigée en système depuis l'indépendance de l'Algérie ».
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Posté Le : 01/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hacen Ouali
Source : www.elwatan.com