Algérie

Hommage à A. Bouchloukh, enseignant universitaire



Le 22 janvier 2012, nous avons enterré un collègue, un ami, un frère, décédé le même jour. C'était un homme pieux, juste et honnête. C'était un enseignant d'une compétence avérée. Il avait le grade de maître-assistant et il avait donné toute sa vie, tout son temps à l'enseignement, à la pédagogie. Il faisait partie de ces sherpas de l'enseignement supérieur qui portent sur leurs épaules l'essentiel de la charge pédagogique, qui ont sacrifié leur carrière et leurs parcours au profit de l'enseignement et des étudiants, souvent sans reconnaissance aucune. Il a formé, depuis trois décennies, des milliers d'étudiants qui l'ont toujours apprécié, respecté et aimé. Parmi eux, nombreux sont ceux qui servent le développement rural algérien dans diverses institutions. C'était un homme de terrain de grand talent. Trois jours avant son décès, il me parlait de ses observations sur le renouveau rural faites dans des communes telliennes. J'ai fait des dizaines de sorties avec lui. Il avait toujours quelque chose à nous apprendre sur les paysages ou l'organisation des milieux ruraux.

Depuis plus de dix ans, il exerçait les fonctions de chef de département adjoint. Il avait la charge de l'organisation de toutes les actions pédagogiques du département d'aménagement : répartition des enseignements, emplois du temps, calendrier des examens, délibérations, comités pédagogiques, mémoires de fin d'études, stages, etc. Il s'acquittait seul de toutes ces tâches, avec une compétence inégalée, un sérieux reconnu et un souci de la chose bien faite. Il avait une formidable capacité de travail doublée d'une patience à toute épreuve et d'une sagesse bien utile pour affronter des collègues et des étudiants parfois bien impatients.

Il savait les écouter, les mettre en confiance et les apaiser. Cette sagesse lui servait également à exercer une fonction de médiation dans le quartier où il habitait. Ses voisins en témoignent. A son enterrement, il n'y avait aucune personnalité, ni locale, ni nationale.

Il a été accompagné par sa famille, ses amis, ses voisins, ses collègues et, surtout, ses étudiants. La présence de ces derniers est le meilleur des hommages et la plus belle des reconnaissances. Au revoir mon cher Aziz. Tu étais notre ami, notre frère. Tu étais l'honnêteté et la générosité incarnées. Tu étais un grand homme. Tu avais cette grandeur que l'Algérie, aveuglée par le matérialisme ambiant, n'arrive plus à accepter, se laissant distraire par les grandeurs usurpées.

Professeur de l'enseignement supérieur Université Mentouri de Constantine, Faculté des Sciences de la Terre et de l'Aménagement.




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