Algérie

Hollande privilégié par les sondages



Hollande privilégié par les sondages
De notre correspondant à Paris
Merzak Menaceur

A moins d'une semaine du scrutin décisif du 6 mai, les toutes dernières intentions de vote des Français, telles que rapportées par les instituts spécialisés, accordent toujours une avance substantielle à François Hollande (54-55%) sur Nicolas Sarkozy (44-45%). Mais il reste cinq jours de campagne électorale qui seront décisifs pour confirmer ce choix ou inverser la tendance.Inverser la tendance pour se faire réélire à la magistrature suprême demeure la conviction, feinte ou réelle, du président sortant. Sarkozy est persuadé que son forcing pour amadouer les électeurs qui ont voté Front national au premier tour, et une participation électorale massive plus forte que celle du 22 avril (presque 80%), démentiront les prévisions des sondages. Il a déclaré hier sentir «monter une mobilisation» qu'il n'a «jamais vue dans toute sa vie politique» et puis «les sondages se sont tellement trompés». Pourtant, aucun indice significatif n'est venu confirmer son optimisme depuis le premier tour, surtout pas les sondages et les commentaires que suscite sa stratégie électorale.
Cette stratégie, inspirée par son conseiller, Patrick Buisson, un transfuge de l'extrême-droite, ciblant un électorat bien précis, celui de Marine Le Pen, qui a obtenu 6,4 millions de voix au 1er tour, ressemble à la démarche d'un quitte ou double. Ça passe ou ça casse. Quitte à mentir sur les propositions de son adversaire, comme sur l'immigration, en répétant sans cesse qu'avec Hollande c'est la régularisation de tous les sans-papiers alors que ce dernier est favorable à l'étude au cas par cas, ce qui se fait actuellement. Quitte à diaboliser l'idée d'accorder le droit de vote aux étrangers aux élections municipales, qui est déjà acquis pour les résidents des pays de l'Union européenne. Idée à laquelle lui-même était favorable encore en 2008 lorsqu'il a déclaré qu'il était pour intellectuellement, mais qu'il n'avait pas la majorité parlementaire pour faire aboutir un projet de loi. Evidemment, la campagne électorale s'est tendue ces derniers jours et le sera de plus en plus jusqu'à sa clôture vendredi prochain au soir. Et tous les coups semblent permis. Ainsi, par exemple, la sortie de Sarkozy sur l'affaire Strauss Kahn au moment où le journal en ligne Mediapart publiait un document, qui ne manque pas de crédibilité, prouvant que Kadhafi avait bien pris, en octobre 2006, l'engagement de financer sa campagne électorale de 2007 à hauteur de 50 millions d'euros. Auparavant, Sarkozy a fait état d'un mystérieux appel de700 imams en faveur de Hollande dont nul n'a trouvé la trace, ou que l'intellectuel Tarik Ramadan a pris la même position, ce que celui-ci a démenti. «Heureusement que
Ben Laden est mort ! Peut-être aurait-il aussi donné des consignes», a ironisé Hollande.Après les meetings géants tenus hier, Hollande à Paris devant 17 000 partisans et Sarkozy à Toulouse avec 8 000 personnes, la campagne électorale connaîtra deux grands moments forts, dont l'un dès demain et l'autre mercredi. Le 1er Mai, fête des travailleurs, sera l'occasion de deux démonstrations de force dans la capitale. Il y a le traditionnel défilé syndical, placé sous le signe des luttes revendicatives, mais surtout comme un mouvement de masse contre Sarkozy. Celui-ci a surpris, il y a quelques jours, en annonçant un grand rassemblement le même jour à Paris pour «la fête du vrai travail». Ce saugrenu «vrai travail» a soulevé de nombreuses critiques accusant Sarkozy de vouloir diviser les travailleurs, voire de prendre une posture et d'utiliser des propos pétainistes. «Je n'oppose pas les Français entre eux. Je ne fais pas du 1er Mai une fête des uns contre les autres», a répliqué Hollande. Sarkozy a fini par reconnaître que son expression «vrai travail» était maladroite et l'a retirée. Mais son rassemblement aura bien lieu.L'autre moment fort, le plus important de la campagne du deuxième tour, est l'attendu débat télévisé entre les deux candidats. Il aura lieu mercredi soir à 20h (heure algérienne). Ce sera le choc entre deux projets et deux
personnalités qui pourrait décider du choix que feront les électeurs encore indécis.




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