France
De notre correspondant
Les électeurs de gauche devaient départager six candidats en vue de dégager leur champion pour l'élection présidentielle d'avril 2012. La participation, qui devrait avoisiner les deux millions de votants, a largement dépassé les espoirs mis par le Parti socialiste qui avait été déstabilisé, en mai dernier, par l'affaire Dominique Strauss-Kahn, ancien directeur du FMI, grand favori alors de la future primaire, éliminé de fait suite à ses ennuis judiciaires new-yorkais. A l'issue de ce premier tour inédit dans la vie politique française, hier soir à 20h (heure algérienne) au moment où nous bouclions notre édition, le duo de tête François Hollande (40%) et Martine Aubry (30%) arrivait en tête. Les deux ténors du PS s'affronteront lors du second tour, dimanche prochain.
La surprise est celle de la troisième place décrochée par Arnaud Montebourg (autour de 17%) qui avait les positions les plus tranchées à gauche. Suivent Ségolène Royal (candidate défaite en 2007) avec environ 7%, Manuel Valls (tenant de l'aile droite du parti) avec 5% et enfin le radical de gauche Jean-Michel Baylet (1%).La campagne pour ce scrutin novateur avait passionné les Français. L'intérêt s'était manifesté par trois débats à la télévision et à la radio, suivis par des millions de téléspectateurs ou auditeurs. Longtemps critiquée par le camp de la droite, les tenants du parti de Nicolas Sarkozy pensent déjà à organiser une primaire du même type en 2017.
Sur son compte Twitter, le ministre UMP Laurent Wauquiez félicitait même le PS : «C'est un bel exercice de démocratie, tant mieux pour tout le monde.» Le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, parlait, lui, de «modèle à reproduire». Après le Sénat, emporté par les socialistes et leurs alliés le 25 septembre dernier, ce succès populaire apparaît comme une nouvelle victoire pour la gauche. Selon nombre d'observateurs et d'internautes, cela représente aussi un camouflet pour le président Nicolas Sarkozy. «Pour celui ou celle qui sortira vainqueur, ce soir ou dimanche prochain, c'est un élan incroyable. Normalement, celui qui a la légitimité démocratique, c'est le président sortant. Là, Nicolas Sarkozy est discrédité dans l'opinion alors que son adversaire se présentera face à lui avec l'onction du peuple. C'est un renversement complet de légitimité», estimait Olivier Ferrand, fondateur de Terra Nova, le think tank proche du PS à l'origine de l'organisation de cet événement. Â
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Posté Le : 10/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Walid Mebarek
Source : www.elwatan.com