Algérie

Hollande devra relancer le dialogue économique avec l'Algérie


Dans l'une de ses passes d'armes durant son débat télévisé avec Nicolas Sarkozy, François Hollande, le nouveau président de la République française, a évoqué l'aggravation du déficit commercial de son pays. Ce dernier a atteint aujourd'hui 70 milliards d'euros, signe de la difficulté du «made in France» à s'imposer sur les marchés extérieurs. En attaquant sur ce sujet, François Hollande avait peut-être en tête le fait qu'il n'existe guère que deux ou trois pays avec lesquels la France présente un solde commercial positif. Et le plus important d'entre eux est l'Algérie. C'est ce qui explique, entre autres, pourquoi le candidat socialiste a envoyé plusieurs signaux encourageants à destination des dirigeants algériens. De fait, et même si l'Europe demeure la priorité de Paris, notamment le rééquilibrage de la relation politique et économique avec l'Allemagne, la France ne peut prendre le risque de perdre pied dans ce qui constitue l'un de ses principaux marchés hors Europe et Amérique du Nord. On le sait, la France est le premier partenaire commercial de l'Algérie avec une part de marché évaluée à 23%. Il s'agit d'un niveau conséquent mais qui ne doit pas masquer une érosion continue (on est loin des 30% enregistrés au début des années 1990) et l'émergence d'une nouvelle concurrence notamment asiatique (Chine, Corée du Sud). L'évolution du marché algérien de l'automobile en est une bonne illustration avec la fin de l'omniprésence des voitures françaises.
Dans une conjoncture de crise économique grave (la France compte plus de quatre millions de chômeurs), il est évident que le président socialiste va devoir aller chercher la croissance là où elle se trouve. Au début des années 1980, après sa victoire, François Mitterrand avait beaucoup compté sur l'aide de l'Algérie et de nombreuses entreprises françaises avaient décroché des contrats de grande envergure. L'histoire va-t-elle se répéter ' Selon plusieurs sources proches du nouveau numéro un français, ce dernier ambitionne d'abord d'apaiser les relations entre Alger et Paris. Au Parti socialiste, on estime en effet que les relations économiques ne pourront se développer que s'il est fait table rase des tensions récentes notamment à propos du passé colonial. Pour Paris, l'objectif sera de conforter la position actuelle des grandes entreprises françaises présentes dans le domaine de l'eau, des infrastructures, de l'énergie et des transports mais aussi d'ouvrir la voie à des PME qui souffrent de concurrence d'autres acteurs notamment européens.
Reste toutefois à attendre le résultat des élections législatives de juin prochain. Ce n'est que fort d'une majorité parlementaire que François Hollande pourra mettre en place une initiative politique d'envergure à destination de l'Algérie mais aussi des pays du Maghreb. «Il faudra que l'on trouve un substitut au projet enlisé d'Union pour la Méditerranée. Ce sera une priorité de l'agenda diplomatique français. Et François Hollande sait que l'Algérie sera un partenaire incontournable», explique un cadre du Parti socialiste qui parie pour une visite du nouveau président français à Alger à l'automne prochain.


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