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Akzo Nobel a dit mardi qu'il allait relever ses objectifs financiers et donner des précisions sur l'avenir de sa division chimique le mois prochain dans le but d'amadouer ses actionnaires après son rejet d'offres de rachat par son concurrent américain PPG.Le géant des peintures et des revêtements néerlandais, qui a déjà rejeté à deux reprises les avances hostiles de PPG, présentera son plan le 19 avril en même temps que ses résultats trimestriels, dont la publication a été avancée pour l'occasion, ce qui laissera une semaine à ses actionnaires pour les évaluer avant l'assemblée générale prévue le 25 avril. Malgré l'appel de certains de ses actionnaires, dont les plus importants, et d'analystes, le groupe a, à ce stade, refusé d'engager des discussions avec PPG, dont la deuxième offre représente quelque 24,5 milliards d'euros. "Notre nouvelle stratégie dégagera encore de la valeur au sein de l'entreprise, notamment avec la création de deux activités identifiées", a dit le directeur général d'Akzo, Ton Büchner, dans un communiqué. Elle "produira une amélioration de la rentabilité et une création de valeur additionnelle pour les actionnaires, les salariés et les clients", a-t-il ajouté. L'entreprise a déjà dit qu'elle entendait vendre ou introduire en Bourse sa division chimie, qui représente environ un tiers de ses bénéfices et de son chiffre d'affaires pour une valorisation estimée à 8 milliards d'euros. La législation néerlandaise impose à Büchner de prendre en compte les intérêts de l'ensemble des parties prenantes et pas des seuls actionnaires lors de décisions majeures pour l'entreprise. Les syndicats d'Akzo ont déjà apporté leur soutien à la direction du groupe et s'apposent à un rachat par PPG par crainte de suppressions de postes. La présentation du 19 avril ne devrait pas fondamentalement changer les choses, ont prévenu un certain nombre d'analystes. Wim Hoste de KBC Securities estime ainsi que les objectifs financiers d'Akzo étaient déjà prudents et qu'il sera donc facile de les relever. La vente de la division chimie ne devrait pas, en elle-même, améliorer les perspectives du groupe. "C'est une activité plus consommatrice de capitaux que les peintures et revêtements, mais il n'est pas dit que sa cession améliorera les perspectives de l'ensemble du groupe", a-t-il estimé. Selon lui, une réévaluation par le marché des actions Akzo Nobel et de la division chimie prendra beaucoup de temps. PPG veut vraiment faire affaireLa dernière offre de PPG en actions et en numéraire valorise l'action Akzo Nobel à 89 euros alors qu'elle s'échange à 78,22 euros mardi, illustrant les doutes des investisseurs sur les chances de succès du groupe américain. Un gérant de fonds spéculatif a dit à Reuters qu'il avait été en contact avec le directeur général de PPG, Michael McGarry, et qu'il avait décidé de rester à l'écart de l'opération. "PPG veut vraiment faire affaire mais ils ne vont pas rester là à attendre éternellement", a-t-il dit. Il s'inquiète aussi de "sérieux obstacles concurrentiels," si PPG, le numéro un mondial des revêtements, et Akzo, numéro deux, fusionnaient et a souligné qu'il serait sans doute difficile d'obtenir un feu vert aux Pays-Bas dans un contexte post-électoral et de montée du protectionnisme.Michael Wegener, associé gérant du fonds spéculatif hongkongais Case Equity Partners, qui a investi 6% de ses actifs dans Akzo, a dit à Reuters qu'il pensait que PPG réagirait aux initiatives du groupe néerlandais avant l'assemblée des actionnaires. Il a ajouté que d'autres gérants de fonds spéculatifs qui prennent position dans des entreprises susceptibles d'être impliquées dans des opérations de fusions-acquisitions continuaient d'accumuler des actions Akzo.L'assemblée générale des actionnaires du groupe néerlandais pourrait en conséquence être agitée. Si les protections anti-OPA prévues par la législation néerlandaise sont solides, Akzo dispose d'un atout supplémentaire, résultant d'une disposition statutaire datant de 1928 donnant à quatre membres du conseil de surveillance, dont son président Antony Bergmans, ancien co-directeur général d'Unilever, le contrôle sur les nominations au conseil d'administration. Elliott Advisors, l'un des principaux actionnaires d'Akzo Nobel avec une participation de 3,2%, a dit lundi que cette disposition n'était peut être pas aussi protectrice qu'il y paraît. "Nous pensons que les actionnaires ont le pouvoir de remplacer les membres du conseil de surveillance et du conseil d'administration", a dit Elliott dans un communiqué. Si les relations entre les actionnaires d'Akzo et ses dirigeants s'enveniment à ce point, il est probable que le conflit se termine devant les tribunaux qui ont récemment plutôt donné raison aux dirigeants dans ce type d'affaires. Seulement 7% des actionnaires d'Akzo Nobel sont néerlandais et 11% des 46.000 salariés du groupe travaillent aux Pays-Bas. R.E.


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