Algérie

Hocine Maâmeri-Président de l'APC d'Aït Oumalou : « Les prérogatives du maire sont limitées »


Le président de l'APC d'Aït Oumalou, daïra de Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou), d'obédience RCD, estime que l'actuel code communal n'est pas appliqué. C'est pour cela, selon lui, que les fonctions du maire sont réduites.   Quel est votre avis sur l'actuel code communal et que préconisez-vous pour son amélioration '  De par la nature du système politique algérien et l'organisation politico-administrative de l'Etat algérien qui est la photocopie de l'organisation française et du système de la France jacobine, nous avons la concentration des pouvoirs décisionnels. La commune, c'est à la fois la base de l'Etat et le parent pauvre de ce même Etat. Nos APC ont le plus mauvais encadrement. Le personnel est mal formé. La plupart sont recrutés dans le cadre du filet social. Le législateur algérien qui a produit le code communal dans la situation qui prévalait à l'époque, c'est-à-dire en avril 1990, avec l'ouverture politique, n'a pas eu le temps de prendre en considération tous les paramètres qui peuvent influer sur la collectivité en général. Je vais vous étonner si je vous dis que je suis un farouche défenseur de cette même loi. Pourquoi ' Parce qu'elle donne beaucoup de pouvoirs au maire, malheureusement, elle n'a pas connu d'application. Donc, à mon avis, on ne peut pas juger le code communal puisqu'il n'est pas appliqué. Je vous donne deux exemples. La réquisition de la force publique est consacrée par la loi mais elle n'a jamais connu d'application effective sur le terrain. Idem en ce qui concerne l'arrêté communal portant démolition des constructions illicites. Ces mêmes arrêtés ne sont pas exécutés par les services de sécurité. En conclusion : nous ne pouvons pas dire qu'une loi est bonne ou mauvaise si au préalable on ne l'a pas respectée et appliquée.  Quelles sont les difficultés rencontrées par les présidents d'APC dans l'exercice de leurs fonctions '  Nous avons des difficultés avec les administrés, à savoir, si je prends en exemple notre région, les oppositions intempestives des citoyens devenues un championnat local, puisque aucun projet d'utilité publique ne peut voir le jour sans qu'il y ait opposition. D'autre part, il y a l'administration en général. En théorie, un commis de l'Etat doit être, politiquement parlant, incolore et inodore, mais ce n'est pas toujours le cas. Les administrations en général et les assemblées locales qui doivent en théorie fonctionner en symbiose pour permettre le développement se livrent à des conflits.  Quels sont, selon vous, les rapports entre les élus et l'administration '  Pour ma part, j'appartiens à un parti d'opposition. Parfois, ce sont les humeurs et la qualité des responsables concernés qui font qu'un projet avance. Dans ma daïra (Larbaâ Nath Irathen), les relations sont extraordinaires avec le chef de daïra. Des projets ont connu le jour. Mais ce n'est pas toujours le cas. Dans notre région, des fonctionnaires considèrent l'administration comme une priorité privée. Si le fonctionnaire n'aime pas le parti auquel appartient le maire, il ne travaille pas. Un subdivisionnaire qui doit accompagner la commune dans la gestion des programmes d'équipement bloque parce qu'il ne s'entend pas avec les élus de l'assemblée...  Depuis la rencontre avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en juin 2008, y a-t-il un changement '  Dommage ! Alors qu'il y a un code en chantier, aucun maire n'a été sollicité pour donner son avis sur ce que serait le futur code de la commune. Personnellement, je ne vois pas ce qui a changé depuis cette rencontre. Les promesses faites que ce soit par le président de la République ou le ministre de l'Intérieur, notamment en ce qui concerne le statut de l'élu, n'ont pas vu le jour. nous sommes payés selon une grille de salaire qui remonte à 1990. Pas plus de 15 000 DA par mois.
Félicitations à M. Hocine Maameri, P/APC d'Ait Oumalou, qui, en dépit des conditions dures qui prévalent dans sa commune à su donner espoir en lançant plusieurs projets et faisant face à des obstacles insurmontables... Et là, il nous étonne encore par sa perspicacité et sa fidélité au combat pour la démocratie qu'il toujours mené.
Salim - Tizi Ouzou
24/09/2009 - 4233

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