Algérie

Hocine Boumaraf : « Il nous faut une grosse pointure »



Hocine Boumaraf, ancien international du RC Kouba et entraîneur de plusieurs clubs algériens, exerce actuellement au Qatar au sein de l'Académie Aspair en tant que technicien formateur. Il nous livre ses impressions sur la participation de l'Algérie au Mondial et le niveau de la compétition.   Quel commentaire faites-vous du parcours de l'EN durant le Mondial ' Tout d'abord, il faut savoir que l'équipe nationale a pris part au plus grand évènement footballistique planétaire après 24 ans d'absence. C'est déjà une satisfaction pour notre football, mais il faut admettre que notre participation n'a pas été magnifique pour différentes raisons. Il y a le manque de compétition chez plusieurs joueurs et d'autres qui sont arrivés blessés n'ont pas été à 100% de leurs moyens. En plus, il y a eu de nouveaux joueurs qu'on a découverts lors du Mondial, à l'image de M'bolhi qui était 3e gardien et s'est retrouvé titulaire. C'est dire que l'équipe nationale ne s'est pas préparée dans des conditions idéales pour ce rendez-vous.  Pensez-vous que dans d'autres circonstances, l'équipe nationale pouvait-elle faire mieux ' Oui. Il faut d'abord reconnaître qu'on a mal négocié l'entame du tournoi avec une défaite. Un résultat autre aurait permis au groupe de négocier le reste sans pression. Enfin, lors du dernier match, le problème de la fatigue a résurgi. Dans l'ensemble et au vu des conditions dans lesquelles s'est préparée l'équipe, notre parcours est satisfaisant. Sinon, je pense qu'on pouvait faire mieux. Désormais, nous avons des repères. Il faut travailler sur cette base pour améliorer notre jeu et nos performances. Il faut trouver un moyen pour regrouper les professionnels afin d'avoir de meilleures automatismes, car avec les dates FIFA c'est devenu difficile pour un entraîneur de disposer de tous les joueurs. Ce n'est plus le cas comme avant avec une équipe nationale composée majoritairement de joueurs locaux.  Donc une équipe composée uniquement de professionnels est une arme à double tranchant... Exactement, ce serait intéressant d'avoir de bons joueurs professionnels bien préparés et bien formés, mais il faut trouver les moyens de les regrouper en dehors des dates FIFA, disputer beaucoup de matches pour renforcer la cohésion'  Ce constat est valable pour toutes les équipes africaines qui sont éliminées, à l'exception du Ghana, au premier tour ' Absolument ! Les pays africains sont également constitués de joueurs évoluant à l'étranger qui n'arrivent en sélection que 48 heures avant le match.  Ce n'est pas le cas des pays sud-américains qui sont présents en force aux 8es de finale ' Vous me donnez l'occasion de parler d'un avantage formidable pour les pays de l'Amérique du Sud. Regardez des équipes comme l'Argentine, l'Uruguay', qui s'étaient qualifiées à la peine, sont en force au Mondial, contrairement aux Européens qui sont passés à la trappe, à l'image des deux derniers finalistes, la France et l'Italie. Le système de qualification de l'Amérique du Sud est très avantageux, car il permet aux pays engagés de disputer un nombre important de matches (18, ndlr) qui s'étalent sur deux années, sans parler des matches amicaux. Pendant ces matches, l'équipe se construit et s'améliore. Elle arrive au Mondial fin prête. Ce n'est pas le cas pour notre équipe qui a disputé trois matches amicaux seulement.  Ne pensez-vous pas que la période de la Coupe du monde, qui intervient après une saison chargée pour les joueurs, n'est pas favorable ' Sur le plan sportif, la période est favorable, elle permettra aux joueurs de prendre des vacances. Mais sur le plan de la compétition, elle n'est pas favorable, car elle intervient après une saison chargée, les joueurs des grands clubs jouent jusqu'à 60 matches par an, d'où les risques de blessures et de baisse de forme durant une compétition aussi importante comme la Coupe du monde, alors que normalement les joueurs sont en vacances.  Un mot sur le niveau de la compétition au premier tour... Les équipes débutent lentement, on n'a pas vu grand-chose. Je pense que les choses sérieuses vont commencer à partir des 8es de finale.Revenons à l'équipe nationale, comment voyez-vous l'avenir 'Je pense qu'on a un bon groupe qui peut aspirer à faire mieux. Nous devons maintenant tirer les leçons de ce qui a marché et de ce qui ne l'a pas été pour se projeter dès maintenant sur le prochain Mondial de 2014 au Brésil. Je pense qu'il faut une grosse pointure au niveau de la barre technique pour donner une autre dimension à cette jeune équipe nationale.


merci finalement, c'est un grand Monsieur Chapeau Mr Boumaraf
Ishak - Libérale - Alger, Algérie

31/10/2011 - 21484

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