Algérie

Hocine, 35 ans : « Hier soir, mon fils a failli mourir »



Sa baraque fait face aux luxueuse villas du quartier des Sources, perchées sur la colline voisine. Il y a cinq ans, Hocine a été obligé de déménager de l'immeuble K de la cité Diar Echems où il a grandi, pour construire son gourbi jouxtant la cité. Une baraque de fortune qu'il a construit difficilement, sur une superficie de 20 mètres carrés, composée de deux pièces et des toilettes. Pendant longtemps, il a vécu dans ce « F1 » avec ses parents et ses 8 frères « chambre ou beit el ma (salle d'eau) », ironise-t-il. Aujourd'hui, il est père de deux enfants dont l'un est asthmatique. « Hier soir, mon fils a failli mourir à cause de la fumée des gaz lacrymogènes ! s'énerve-t-il avant de continuer. J'ai introduit plusieurs demandes de logement auprès de la mairie, sans succès. « J'avais même adressé un courrier au président de la République. La réponse signée par le conseiller chargé des relations avec les citoyens fut : ''Nous vous invitons à vous rapprocher des services concernés conformément à la loi''. » Hocine garde précieusement le papier dans sa poche. « Les habitant de Diar Echems s'interrogent sur le sort des 1 million de logements que le gouvernement dit avoir réalisés. On les a octroyés aux fils de hauts gradés ou autres dignitaires du régime, on ne peut plus se taire », s'insurge Hocine. Son fils de 4 ans, qui n'a connu depuis sa naissance que ces odeurs nauséabondes, et qui n'a eu que des rats comme animaux de compagnie, interroge son père : « Papa, le wali est-il venu ' » Depuis le début des affrontements entre la population et la police, d'après les témoignages des habitants de la cité, l'école est fermée. Hocine est révolté. « La police et les médias nous ont accusés de voyous, de délinquants et de drogués, alors qu'en réalité nous ne sommes que des Algériens sortis dans la rue pour réclamer nos droits et nous n'allons pas nous taire » explique-t-il. Hocine n'a pas de travail et se débrouille à sa manière. « Je bricole à gauche et à droite afin de pouvoir subvenir aux besoins de ma famille et je ne peux, hélas, leur offrir un toit décent... »


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