Lors du Conseil des ministères qui a avalisé l'avant-projet de révision de la Constitution, le chef de l'Etat avait instruit le gouvernement d'entreprendre sans attendre la préparation des textes de loi qui vont régir les affaires publiques conformément à l'esprit et aux stipulations des amendements qui sont apportés à la loi fondamentale du pays. Pour ce qui concerne les lois sur les partis, les associations ainsi que les élections, l'on a appris par le ministre de l'Intérieur qu'en application de l'instruction présidentielle son département mettra en place après l'achèvement du processus de révision constitutionnelle des ateliers pour procéder à leurs réformes en « profondeur ».La nécessité de réformer les textes de loi suite à une révision constitutionnelle dont il est dit qu'elle va « permettre de consolider l'Etat de droit et la démocratie participative » est une évidence. Ce n'est donc pas le fait de réformer des textes d'application qui pose problème mais celui qu'ils vont l'être à l'évidence à la seule initiative d'une administration qui révision de la Constitution ou pas n'entend pas desserrer le carcan par lequel elle régente la vie publique.Pour ce qui est par exemple des textes concernant les partis, les associations et les élections dont le département de Nourredine Bedoui va entreprendre la « mise en conformité » avec l'esprit et le texte de la Constitution révisée, les concernés dont l'existence et l'exercice de leurs rôles en seront régis seront-ils appelés à prendre part aux ateliers qui vont être mis en place ' Bedoui n'en a pas soufflé mot.Les articles d'une Constitution énoncent des principes qui pour avoir une traduction concrète pour les citoyens doivent s'accompagner du strict respect de ce qu'ils signifient par l'Etat qui les a constitutionnalisés et de textes d'application qui les font passer dans la gestion des affaires publiques. Ce n'est pas à l'administration seule qu'il revient de formaliser des textes en conformité avec les dispositions constitutionnelles. Sa lecture de celles-ci ne peut être et n'est pas en toute certitude convergente en tout point avec celles qu'en font les partis et organisations concernées.Ce n'est pas parce qu'ils feront l'objet d'adoption par le Parlement que les textes réformés seront conformes à l'esprit de la Constitution révisée que l'on présente comme apportant les progrès démocratiques qui s'adaptent aux mutations survenues dans le pays et dans le monde.La démarche que le pouvoir s'apprête à entreprendre pour réformer les textes d'application en vigueur ne rompt pas avec ses pratiques du passé et va confirmer que la révision constitutionnelle dont le processus est en cours ne garantit en rien qu'il y aura un changement dans le pays de nature démocratique ce dont d'ailleurs dans un accès de franchise Ahmed Ouyahia en a exclu la perspective. Que peut-on attendre d'un pouvoir qui est à la fois « Hmida le distributeur » et « Hmida le joueur » '
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Posté Le : 20/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com