Algérie

Hmida Ayachi



Hmida Ayachi
Acharnement ! Le directeur général de l'Entreprise algérienne de presse (ENAP), Abdelkrim Hammouche, a été limogé, hier, pour avoir imprimé le quotidien arabophone Djazair News.A la tête de cet organisme public depuis dix ans, Abdelkrim Hammouche a été saisi, dans la journée d'hier, verbalement par les services du ministère de la Communication pour lui notifier sa fin de fonction.La décision sera formalisée, aujourd'hui, avec la désignation d'un intérimaire. Nos tentatives pour joindre le ministère de la Communication pour avoir sa version des faits ont été vaines. La décision de limoger le patron de l'ENAP suite à l'impression d'un quotidien s'apparente à un véritable acharnement politique contre le journal et son directeur de publication, Hmida Ayachi.Frappé d'une interdiction de publication par la Société d'impression du Centre (SIA), depuis le 26 juin 2014, le quotidien arabophone, Djazair News, a pu revenir dans les kiosques depuis hier, avec une version hebdomadaire imprimée chez l'ENAP. Un défi pour Hmida Ayachi qui estimait que son journal était victime d'une «décision politique inique». Cependant, le journal risque, une nouvelle fois, de ne pas paraître la semaine prochaine faute d'imprimeur. Le patron du journal, a affirmé que Djazair News n'est pas frappé d'une suspension administrative ou judiciaire. «Le directeur de l'ENAP a bien informé le secrétaire général du ministère de la Communication qu'il allait imprimer notre journal», explique-t-il. «Une cabale»Visiblement en colère, Hmida Ayachi a parlé, hier, «d'une décision arbitraire qui vise à anéantir dix ans d'efforts intellectuels et journalistiques». Redoutant la disparition de son journal, lancé en janvier 2004, Hmida Ayachi a dénoncé «une atteinte grave à la liberté d'expression et d'édition». «Ils veulent me faire payer mes positions contre le quatrième mandat du président Bouteflika», lance-t-il. Selon lui, l'interdiction de publier son journal ne relève pas d'un contentieux commercial. «C'est un prétexte pour masquer une décision politique. Le ministre, lui-même, me l'avait confirmé», révèle-t-il.M. Ayachi, qui se dit déterminé à ne pas baisser les bras, accuse ouvertement le clan présidentiel d'être l'instigateur de cette «cabale». «J'accuse le clan présidentiel, une force occulte qui agit en actionnant les responsables du secteur. C'est un acharnement contre le journal et contre moi en tant qu'intellectuel qui a refusé de marcher avec eux pour un quatrième mandat», déclare-t-il. M. Ayachi affiche sa détermination à défendre, par tous les moyens, son journal et menace de faire une grève de la faim devant le ministère de la Communication ou dans l'enceinte de la maison de la presse qui porte le nom d'un martyr de la liberté de la presse, Tahar Djaout.Dans le premier et probablement le dernier numéro de Djazair News, M. Ayachi a adressé une lettre ouverte au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et au ministre de la Communication. Il évoque «l'assassinat d'un journal dans des conditions floues et revanchardes qui est un acte contraire à la morale». «Votre silence est une atteinte à vos responsabilités et vos consciences et à l'honneur de vos fonctions (?)», écrit-il. En interpellant le ministre de la Communication, Hmida Ayachi ne s'est pas montré tendre avec son «ami», Hamid Grine.«Les moments de puissance liés à des rapports de force ne sont pas éternels, ils sont, tôt ou tard, évanescents. Toi l'amateur des biographies des géants de la politique et lecteur assidu de l'histoire, je te suggère de relire le Prince de Machiavel avec une approche positive. Il va sans doute t'apprendre beaucoup de choses, cela pourra, sans doute, t'éviter la même chute que celle des autres ministres, avant toi, devenus des ratons nauséabonds (?)», ajoute-t-il.




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