Algérie

Hit' Story : El Meknassya, la maison perdue



El Meknassya, une chanson titrée d'un merveilleux poème venu tout droit de Meknès, cette ville marocaine où le melhoun est roi. Derière les parloes se cache une histoire pas aussi banale que ça. Chantée par Hadj M'hamed El Anka, la célèbre chanson El Meknassya est un beau poème écrit par Si Kaddour El Alami. Cet enfant de la ville de Meknès, dans le nord marocain, est considéré comme le précurseur du genre El Melhoun. Poète, il écrivait l'amour, la tristesse, mais surtout les aléas de la vie quotidienne. El Meknassya, un poème d'une grande beauté, qui reflète les entourloupettes et parfois même l'ingratitude de quelques Meknassis. L'origine de ce poème accusateur est tout simplement la vente d'une maison appartenant au poète mais d'une manière louche, jugée suspecte et irrespectueuse par lui-même. En fait, trois versions ont été rapportées, mais toutes font état d'une transaction irrégulière à l'insu du poète. La première version incrimine un ami musulman d'origine juive, qui procéda à la vente de sa maison à l'insu de son propriétaire qui lui avait même, dit-on, établi une procuration !La seconde évoque qu'il était excessivement généreux et dépensier, se trouva un jour à court d'argent et dut se résoudre à vendre sa maison. Une troisième version explique par contre que « les notables de la ville l'avaient convaincu de faire don de sa maison pour permettre l'élargissement de la mosquée mitoyenne. Lorsqu'il la leur donna, ils renoncèrent à l'annexer à la mosquée mais la gardèrent. Al Alami fut alors pris des plus grands regrets et composa sa fameuse qasida où il décrit son nouvel état d'errance ». L'histoire dira qu'en fin de compte, il a récupéré la maison familiale (et là aussi, on ignore si elle fut rachetée pour lui par le roi ou par un de ses disciples) où se trouvent actuellement son tombeau et celui de sa soeur dans ce vieux quartier de Meknès.Le poème mis en musique et chanté par Hadj M'Hamed El Anka demeure un succès que les mélomanes marocains reconnaissent en tant qu''uvre exceptionnelle. D'ailleurs, El Maâtouri, un compositeur marocain, a eu cette reconnaissance en disant que les Algériens ont su, mieux que les Marocains, mettre en musique des poèmes d'une grande richesse.


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