Algérie

Historique des Gravures rupestres de l'Oued Djerat



Il semble, écrit Henri Lhote, que les gravures de l'Oued Djerat « aient été connues de longue date et aient été signalées à l'explorateur F. Foureau, lors de son expédition de 1892-1893 »2. En 1932 le Lieutenant Brenans fait des relevés d'un certain nombre d'entre elles qu'il fait parvenir à Maurice Reygasse, alors conservateur du Musée du Bardo à Alger. Pendant l'hiver 1934 les professeurs Émile Félix Gautier et M. Reygasse les étudient et publient peu après plusieurs notes. Émerveillé par ses grandes gravures naturalistes, il surnomme l'Oued Djerat « la Vézère du Sahara ». La même année, en novembre, Henri Lhote y accompagne le géographe R. Perret. Durant l'hiver 1935 M. Reygasse revient dans l'Oued Djerat, accompagné du peintre Rigal qui exécute quelques relevés de gravures et de peintures.

Après avoir relevé les peintures du Tassili en 1956-1957, Henri Lhote, encouragé par le Général de Gaulle et plusieurs ministres3, entreprend en 1959, à la tête d'une équipe de cinq personnes à laquelle s'ajoutent plusieurs collaborateurs touaregs, de faire l'inventaire des gravures de l'Oued Djerat (qu'il reverra en 1969 et 1970)4. Non seulement il en fait des relevés et des photographies mais encore exécute une soixantaine de moulages (latex liquide et siccatif). Le répertoire qu'il en publie en 1976 décrit 73 stations (numérotées en descendant l'oued) et comprend 2605 figures de différentes époques. L'auteur, précisant qu'il y manque plusieurs panneaux qui n'ont pas été numérotés, estime qu'au total le nombre des gravures « dépasse certainement les 4000 ». « Ce chiffre, exceptionnel pour une seule vallée et sur une distance aussi courte, accuse le caractère remarquable de l'oued Djerat », conclut-il5.

L'expédition Lhote a été exceptionnelle par les informations qu'elle a pu apporter, par l'endurance de ses membres face aux conditions de vie difficiles dans le Tassili. Cependant, les méthodes brutales de relevés utilisées à l'époque par l'équipe Lhote (mouillage à l'éponge humide, griffonnages au fusain) ont détruit par endroits les informations biologiques qui auraient permis de les dater. Aujourd'hui, certaines peintures tombent en morceaux à cause des humidifications fréquentes des visiteurs


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