Algérie

Histoires vraies Un amour fou (5e partie)



Histoires vraies Un amour fou (5e partie)
Résumé de la 4e partie - Considérant l'enfermement de Greta Jurgen arbitraire, ses amis prennent un avocat et portent l'affaire devant les tribunaux...
Normalement, il leur aurait fallu des années pour y parvenir, mais leur avocat a désormais en main un atout dont le président du tribunal va révéler la nature quand il déclare dans ses attendus :
«Il est hors de doute qu'entre Greta Jurgen et Gilberto Samoa un passé existait, qui a entraîné la femme à commettre les actes invoqués ensuite contre elle pour justifier sa détention.»
En d'autres termes, la cour admet que le milliardaire a séduit la gouvernante et que, pour y parvenir, il a fait des promesses de mariage donnant le droit à celle qui les avait reçues de le relancer, même au point de l'importuner alors qu'elle continuait à l'aimer et qu'il tentait de lui échapper.
«Dire de quelqu'un, poursuit le président du tribunal, qu'il est fou ou qu'elle est folle d'amour n'est pas nécessairement une simple façon de parler. On peut se trouver devant des cas où cette formule banale devient l'expression d'une tragique réalité. Lorsque pareil phénomène se produit, il est inadmissible que, sous prétexte de protéger la tranquillité, d'un de ses membres, la société applique à celui ou à celle qui en est la victime l'un des procédés implacables qu'elle emploie pour se défendre. contre les anormaux. En conséquence, le tribunal, sans préjuger des dommages et intérêts auxquels elle peut prétendre, ordonne la mise en liberté immédiate et sans conditions de Mlle Greta Jurgen.»
A l'usage des journalistes, le président résume cette dramatique affaire en quelques mots :
«La triste vérité est que nous avons emprisonné dans une maison de fous une femme dont la seule démence était d'être une amante au c'ur fidèle.»
Est-ce beau ' Est-ce triste ' Est-ce vrai ' Est-ce complètement faux ' Que la motivation d'un comportement soit acceptable ou inacceptable, qu'elle résulte même d'un très bon motif, tout comportement anormal agit comme un pavé dans une mare : il fait des vagues. La vague, dans ce cas, va déferler jusqu'au meurtre.
Il est une personne qui jusqu'alors n'a joué aucun rôle actif dans cette pénible histoire : Tina, la fille du milliardaire. A cette époque, elle a quinze ans. Une silhouette sportive, la peau bronzée et les yeux noirs de son père.
Pour elle aussi, l'affaire Greta Jurgen est devenue une hantise. Son père, convaincu que la folie de son ex-gouvernante était plus grave qu'on ne le pensait, craignait de ce fait une crise violente, et il avait acheté un revolver qu'il conservait dans la boîte à gants de sa voiture. La jeune fille le sait et croit que la mort rôde autour d'eux, en permanence. Elle n'a rien ignoré du procès et pense (elle n'est d'ailleurs pas la seule) que les man'uvres soi-disant déployées par son père pour séduire la gouvernante, et auxquelles fait allusion le tribunal, sont une pure invention, une insulte à son père, un sacrilège à la mémoire de sa mère.
Dans les semaines qui suivent le procès, bien que l'Allemande ne se soit pas manifestée, elle vit dans la terreur de la voir reparaître.
A quinze ans, les filles ont parfois une vision déformée de l'amour, et pour Tina la passion de cette femme a sali son père : le seul être qui lui reste depuis la mort de sa mère. Elle éprouve envers lui un sentiment de propriété totale, et pour Greta un dégoût profond. (A suivre...)
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