Algérie

Histoires vraies Liste noire (2e partie et fin)



Résumé de la 1re partie- William se pointe chez Johanna, son ancienne patronne, pour la tuer. Mais soudain il se ravise...Johanna, à présent attentive, écoute le récit de cette journée d'enfer. Mais William n'est pas au bout de son histoire. Il raconte qu'après l'exécution de Mirko et de ses deux amis, le matin, de bonne heure, il avait encore des noms sur sa liste :
Daniel, Paco et Michael. Il les a trouvés, attablés, tapant le carton, un peu plus loin et les a exécutés froidement, eux aussi.
Pourquoi ceux-là ' Parce que ce sont sans doute eux qui ont persuadé Emily, la femme de William, de quitter son mari, «le cinglé», avec leur fille. Et puis ils n'étaient pas étrangers à une certaine bagarre, il y a quelques semaines, bagarre dans laquelle William a laissé toutes ses dents de devant.
Alors maintenant, il est venu pour tirer une nouvelle balle dans la tête de Johanna, pour se venger d'elle, du jour où elle l'a viré de son boulot de vendangeur. Mais soudain, sans doute à cause de l'heure tardive, de toutes les émotions de la journée, William sent qu'il manque d'énergie. Une idée lui vient. Il dit à Johanna : «Je vais prendre votre voiture et je vais aller me promener en haut des falaises de W.»
Johanna se garde bien de critiquer ce projet. Mais il ajoute :«Bien sûr, si je fais ça, je vais être obligé de vous tuer.» Johanna est loin d'approuver. Elle sait qu'elle est sur le fil du rasoir, qu'elle doit «la jouer très fine» avec ce fou armé d'un calibre 12. William jette un coup d''il sur la campagne envahie par la nuit. Y a pas à dire, il a passé de bons moments dans cette vigne-là. Il faut reconnaître qu'il était un peu tire-au-flanc... Et ce bon vieux Mirko. Bien sûr, il lui a flanqué une balle dans le crâne pas plus tard que ce matin, et aux cinq autres aussi, mais, à bien y réfléchir, ils n'étaient pas si mauvais que ça. Ils l'ont simplement énervé en se fichant de lui sans arrêt.
Soudain sentimental, William songe, un peu tard, à l'avenir des siens. Il prend des dispositions «testamentaires». Si Johanna, quoiqu'il vienne de la rouer de coups, veut bien lui rendre le service de s'en charger : «Il faudrait remettre tout l'argent dont je dispose à ma femme et à ma fille.» Johanna respire un peu : si William lui confie ce genre de mission, c'est qu'il n'a plus l'intention de l'exécuter. Il faudrait aussi, si Johanna veut bien noter le numéro, qu'elle téléphone à la mère de William, «quand tout sera fini». Car le meurtrier, un peu las, annonce qu'il a l'intention de se tirer une balle dans la tête. Pour en terminer une bonne fois...
Johanna réagit bizarrement quand William lui annonce son projet de se faire sauter la cervelle : «Avec un fusil, s'exclame-t-elle, ironique ' Mais vous n'êtes pas en état d'appuyer sur la détente !» William réfléchit et, lentement, tire de la poche de son pantalon un vilain petit revolver bien brillant. Le temps passe. À présent William est bien décidé. Johanna, prise d'une inspiration, s'inquiète des dispositions à prendre pour les funérailles du désespéré. Il est déjà quatre heures du matin. William, après un temps de réflexion, opte pour la crémation. «Et les cendres, demande Johanna, que faudra-t-il en faire ' Faut-il les disperser dans la mer ou ailleurs '
' Dispersez-les dans la vigne, répond-il c'est là que j'ai été le plus heureux.» Le téléphone sonne mais il interdit à Johanna de répondre. Les minutes passent, le téléphone insiste, une fois, deux fois, trois fois, toujours sans résultat.
Soudain William jette un coup d''il par la fenêtre du living. Il remarque plusieurs voitures de police qui, silencieusement, prennent position autour du ranch. William dit doucement à la femme qu'il tient en otage : «Ne bougez pas.» Il recule de quelques pas et, dans la pièce voisine, se loge une balle dans la tête. Johanna, brusquement a une formidable envie de boire une grande bière bien fraîche... et de dormir jusqu'à midi.


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