Algérie

Histoires vraies Ligoté comme un saucisson (4e partie)



Résumé de la 3e partie - c'est dans un vieux journal, qu'Hermine Rusika découvre la photo de son voisin ' Mathias Kindelenger ' soupçonné d'avoir tué sa femme...
En mars 1969, Hermine Rusika sort sa Coccinelle du garage. Elle voit avec étonnement deux cars de police et une ambulance devant l'entrée des appartements privés de Marguerite et Mathias Kindelenger, qui jouxtent l'usine. Elle s'arrête un instant le long du trottoir, le temps de demander à l'un des policiers :
«Qu'est-ce qui se passe '
' Un drame, répond le policier en hochant la tête. M. Kindelenger et sa femme ont été agressés... Elle est morte.
' Et lui '
' Ben, lui, ça va... Il est simplement un peu sonné... II a été assommé et ligoté.
' Ligoté '
' Ah ! oui, alors ! Comme un saucisson.»
La scène se déroulant dans le bureau du commissaire de police de Bassum, en Allemagne, un après-midi de mars 1969, est des plus étonnantes.
Quatre personnages : le commissaire de Bassum, brave moustachu sorti d'un roman policier écrit avant la Guerre de 14 ; un inspecteur genre technocrate, précis, pointu, dépêché tout exprès de Brème ; Hermine Rusika, couturière au profil angélique, et son mari, prestidigitateur manipulateur, sorte de Majax un peu étonné d'être là. Quant aux accessoires, ils sont deux : un journal entre les mains d'Hermine, une cordelette sur les genoux de Majax.
«Qu'est-ce que vous avez à nous dire ' demande le commissaire moustachu.
' Je voulais vous montrer cela», répond Hermine en posant sur le bureau un journal vieux de trente-deux ans.
Le commissaire jette un coup d''il sur la cinquième page, où s'étale la photo du visage rondouillard, lunaire et jovial du dénommé Mathias Kindelenger, alors soupçonné du meurtre de sa femme.
Le commissaire tend le journal au policier technocrate «dépêché de Brême» qui reste sans réaction.
«Oui... Oui, nous savons, répond le commissaire. Pour ce crime, il a fait neuf années de prison.» Puis il observe les visiteurs et ajoute en soupirant : « Je vois que vous ignorez la suite ! La suite, c'est qu'il a été marié quatre autres fois, que toutes ses femmes sont mortes : deux par pendaison, une d'une tumeur au cerveau, mais on le soupçonne d'avoir en passant tué son beau-père. Puis sa dernière épouse, étouffée, par un bâillon et ficelée dans son lit. Mais vous êtes au courant de ce dernier drame.
' C'est pour cela que nous sommes là, monsieur le commissaire. Mme Kindelenger était une amie.
' Vous savez donc qu'hier soir le frère de Mme Kindelenger séjournait chez eux. En effet, Marguerite lui avait déclaré qu'elle voulait discuter avec lui et son mari d'une affaire urgente. Le soir venu, ils ont regardé le match de football à la télévision et la discussion a été remise au petit déjeuner.
Ils sont allés se coucher vers vingt-trois heures. A huit heures, le lendemain matin, le frère s'est inquiété de ne pas les voir et s'est permis d'aller jusqu'à leur chambre où il les a trouvés ficelés dans leur lit. Hélas ! le bâillon de Marguerite, trop serré, l'avait étouffée : il a été impossible de la réanimer.
Une échelle posée contre le mur, une vitre découpée au diamant pour ouvrir la fenêtre de l'extérieur, un petit coffre-fort ouvert au chalumeau, et surtout la façon dont était ficelé Mathias Kindelenger le disculpent complètement...» (A suivre...)


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