Algérie

Histoires vraies Les mouches à viande (4e partie)



Résumé de la 3e partie - La justice luxembourgeoise, après un bref procès, condamne le rôdeur ' jusque-là suspect ' à quinze ans de prison...
Tandis que sa barbe noire grisaille petit à petit entre son bureau au huitième étage de la tour Shoeler & Nagel Automobiles et sa jolie villa, il engage un autre fondé de pouvoir. Toutefois, il n'est pas sans remarquer le changement brutal du train de vie de ses voisins. Quinze jours après la mort de Willy Schmitt, la modeste voiture de la famille disparaît, pour être remplacée par une grosse et luxueuse Mercedes, bientôt secondée par une voiture de sport ! La bonne de M. Shoeler observe, de son côté, que leur boîte à ordures regorge de cadavres de bouteilles de champagne. Enfin, il ne faudra pas plus de six semaines pour que Mlle Schmitt, épouse officiellement son gigolo typographe dont elle attend un enfant, qui naîtra sans avoir connu son grand-père...
Tout le quartier observe ce brutal changement de train de vie, mais sans trop d'étonnement : tout le monde se doutait que Willy Schmitt avait économisé une petite fortune. Mais personne ne songe que celle-ci aurait pu constituer le mobile du crime : celui-ci n'a-t-il pas été jugé ' Le coupable ne croupit-il pas quelque part dans une prison du Luxembourg ' Tout n'est-il pas clair devant la loi '
Curieusement, c'est la maladie des enfants de la fille de Schmitt et de son gigolo de mari qui va tout changer. Lorsque le premier enfant est atteint de paralysie à sa troisième année, les voisins pensent qu'ils n'ont pas de chance. Le deuxième vit normalement, mais le troisième et le quatrième sont atteints l'un après l'autre de la même maladie. Ce n'est plus de la malchance : inconsciemment les gens se demandent : «Qu'est-ce qu'ils ont pu faire pour mériter cela '»
Lorsque M. Shoeler entend sa femme reprendre cette phrase à son compte : «Qu'est-ce qu'ils ont pu faire pour mériter cela»... il blêmit : une réponse vient tout naturellement à son esprit, ravivant ses soupçons. Soupçons devenant quasi-certitude lorsque, le malheur s'acharnant sur eux, les disputes de ses voisins deviennent fréquentes et si vives qu'il finit par déceler dans leur fureur de véritables accusations.
Hélas ! lorsque M. Shoeler se décide, le 6 juillet 1969, à confier ses soupçons à la police, celle-ci refuse de l'entendre.
«Cher monsieur, un homme a été jugé et condamné par la justice luxembourgeoise. Pas question d'ouvrir une enquête sur de simples racontars. Il nous faudrait un fait nouveau, une preuve.»
Une preuve ' Onze ans après le crime, cette preuve, ce fait nouveau vont apparaître sous la forme la plus inattendue qui soit : les mouches.
M. Shoeler a désormais la barbe tout a fait grise et des lunettes. Celles-ci lui tombent des yeux lorsqu'il lit dans le journal New Scientist un article intitulé : «Les mouches délatrices.»
«A première vue, dit l'article, il n'y a pas grand rapport entre l'entomologie et la médecine légale. Pourtant, un bon entomologiste peut éviter qu'un suspect perde des années en prison. Encore faut-il qu'il connaisse bien la vitesse de reproduction des mouches à viande ainsi que celle avec laquelle elles s'installent sur un cadavre.
«Ces mouches arrivent généralement dans les vingt-quatre heures qui suivent à la condition que le cadavre ne soit pas isolé de façon à leur rendre l'accès impossible. (Ce qui fait que même l'absence de larves est un indice.) (A suivre...)


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