Résumé de la 2e partie - La police luxembourgeoise a arrêté un suspect, mais devant l'absence de preuves, elle demande d'enquêter dans le milieu familial et professionnel de Schmitt.
Permettez-moi d'insister. Il s'agit d'un crime, je vous le rappelle. Où pensez-vous qu'il pourrait avoir des ennemis '
' Dans sa propre famille. Il avait fait tant d'efforts, partant de si bas pour s'élever si haut, qu'il était très dur avec les siens. Il était très économe et je pense que sa famille devait souffrir de cette rigueur, qu'elle tenait pour de l'avarice.
' Et vous pensez que cela aurait pu faire naître une haine poussant jusqu'au crime '
' Euh, non... Enfin, je n'en sais rien, évidemment, et je n'accuse personne...
Je réponds simplement à votre question. Les Schmitt sont mes voisins et je les connais un peu. D'ailleurs, il y a d'autres motifs à ce conflit qui l'opposait à sa famille. Willy Schmitt m'avait confié qu'il espérait que sa fille, qui est plutôt jolie, épouserait un homme ayant déjà réussi. Aussi s'est-il opposé énergiquement lorsque sa femme et sa fille lui ont présenté un jeune typographe, un petit gigolo sans avenir. J'ai entendu plusieurs fois des éclats de voix. Je sais, en outre, que, malgré l'interdiction de son père, Mlle Schmitt n'a jamais cessé de fréquenter ledit gigolo typographe...»
L'information demande réflexion et analyse.
«C'est tout ce que vous pouvez me dire ' soupire enfin l'enquêteur, repliant son petit carnet et accrochant méticuleusement son stylo.
' Ma foi, oui.. Evidemment, ce n'est pas parce qu'on déteste le père de famille qu'on va le tuer à trois, cents kilomètres de là dans une forêt du Luxembourg. Je réalise combien cette déclaration peut vous paraître absurde.»
Accompagnant l'enquêteur jusqu'à la porte, M. Shoeler ne peut s'empêcher de murmurer dans le couloir :
«Qu'est-ce que vous voulez, c'est plus fort que moi : autant j'avais de l'estime pour lui, autant je déteste sa famille !»
Du même pas, l'enquêteur se rend donc auprès du «gigolo typographe», amant de Mlle Schmitt. Celui-ci reconnaît s'être absenté la veille du crime toute la journée, avec une bonne volonté évidente.
«Où étiez-vous '
' En France... à Lyon, chez des parents.»
En revanche, le lendemain, jour du crime, il était de retour, comme en témoignent non seulement Mme et Mlle Schmitt, mais de nombreux voisins et les douaniers suisses.
C'est alors que cette affaire trouve un premier épilogue, dans la salle de la morgue de Luxembourg. Il est seize heures :
«Vous auriez pu me l'amener plus tôt, a grogné le médecin chargé de l'autopsie : regardez... il est déjà plein d''ufs de mouche.»
Après un examen rapide, le même médecin conclut :
«Aucun doute, il a été assommé avec une pierre, puis étranglé avec un ruban ou une ceinture, quelque chose d'assez ferme et d'assez rigide.
' Avec cela, par exemple '»
Le commissaire principal montre au médecin légiste la ceinture que portait au moment de son arrestation le jeune drogué :
«Oui... cela pourrait faire l'affaire.»
Après un procès bref et sans histoires, le malheureux jeune rôdeur est condamné à quinze ans de prison.
M. Shoeler n'est pas de ces gens qui remettent en cause les décisions de la justice, fût-elle expéditive et luxembourgeoise. (A suivre...)
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Posté Le : 24/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Pierre Bellemare
Source : www.infosoir.com